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Unilever nourri à la déforestation illégale
dimanche, 13 décembre 2009 / Julien Vinzent /

Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco.

Alimentaire, hygiène, produits d’entretien : le géant Unilever - propriétaire notamment des marques Persil, Amora et Dove - est le premier consommateur mondial d’huile de palme. Vous savez, cette culture qui ravage les forêts d’Indonésie et a fait du pays le 3e émetteur mondial de CO2. Oui, mais Unilever siège à la Table ronde sur l’huile de palme durable, "un organisme d’auto-régulation qui vise à empêcher les coupes illégales", tout comme l’un de ses fournisseurs, Sinar Mas, la 1ère compagnie indonésienne du secteur, explique le Times.

Problème : "Sinar Mas abat des forêts tropicales dans des zones protégées, y compris des réserves pour les populations en danger d’orang-outang", et Unilever le sait depuis deux ans, révèle le quotidien. Mais ce n’est qu’aujourd’hui, alors que Greenpeace menaçait de publier le pot aux roses, que la compagnie a annulé le contrat annuel de 20 millions de livres.

L’affaire est à bien des égards un symbole : pour sa défense Unilever affirme n’avoir pas agi plus tôt "car elle pensait qu’il valait mieux travailler avec Sinar Mas pour améliorer ses pratiques" et n’a pas souhaité payer le surcoût de 10% réclamé par les producteurs certifiés "car elle croyait que les consommateurs avaient une compréhension limitée du problème de l’huile de palme et n’accepteraient pas de payer plus cher", rapporte le journal.