Qu’ils agissent pour des raisons d’éthique animale, environnementales ou de santé publique, les végétariens bousculent nos certitudes et nos habitudes.
Les extrêmes, les certitudes de détenir La vérité... c’est toujours insupportable, l’idéal reste la remise en question par chacun de soi-même.
Mais regarder un être vivant dans les yeux et être persuadé qu’il est normal de le sacrifier, lui et les siens (parce que ça en fait beaucoup quand même pour une vie d’être humain !) ... on pourrait penser que c’est un peu extrémiste aussi.
Mais oui, oui, si au moins le respect était présent à chaque instant, autant que possible...
Je suis un simple citoyen conscient de longue date de la cause bio et animale avant que celle ci ne soit à la mode. Je nourris ma famille avec la majorité de ma propre production légumière et ce malgré la petite taille de mon jardin. Grâce à des informations constructives, j’ai appris à sélectionner mes produits carnés dans l’esprit de ne pas favoriser les productions industrielles sur terre et en mer.
Je souscrit pleinement aux propos de Michel Audureau, dans lesquels je ne décèle aucune violence verbale.
La radicalisation extrémiste est LA SEULE cause qui mérite qu’on la combatte, qu’elle soit, politique religieuse, écologique, alimentaire.
L’univers se créé chaque jour de la diversité, la diversité s’auto alimente, à l’image de l’amour c’est la seule chose qui croit lorsqu’on la partage.
Denis
Je partage totalement les idées de Michel Audureau.
J’ajouterais simplement qu’au lieu d’opposer systématiquement et totalement , les choix et méthodes alimentaires des uns et des autres, il vaut mieux voir leur complémentarité et leur très grande diversité.
Il ne faut pas que nous raisonnions de façon dogmatique, idéologique et surtout sectaire.
Il suffit d’observer les pays arabes, asiatiques ou occidentaux pour s’apercevoir que les habitudes alimentaires sont diverses, variées et quelquefois en contradiction ou en opposition, et tout autant respectueuses les unes que les autres.
Je prendrai simplement 2 exemples :
pourquoi les britanniques ne mangent-ils pas la viande de lapin comme les français, et pourquoi ces derniers adorent les cuisses de grenouilles et pas les premiers ?
pourquoi la moitié des oeufs consommés dans le monde sont blancs, et dans l’autre moitié ils sont roux ?.
J’espère que mes propos ne sont pas trop "violents", ni "méchants" pour Tcharis qui n’hésite pas à utiliser ces termes pour se défendre ou se justifier
Bonjour,
Qu’il faille revoir un mode alimentaire qui laisse trop de place au régime carné dans le monde d’aujourd’hui, cela semble une évidence avec laquelle beaucoup probablement sont prêt à s’associer.
Qu’il faille revoir les modes d’élevage, surtout ceux nés de la pratique industrielle mais pas que, voilà aussi une évidence qu’il ne devrait pas être trop difficile de faire partager à une majorité.
Que les traitements et modes de sacrifices des animaux doivent être revus totalement ne fait de doute pour presque personne.
Pour autant, faut-il en déduire que le végétarisme doit être LA solution unique qui s’imposerait à tous pour nous débarrasser de tous les maux liés à la consommation carnée ? Voilà une attitude individuellement compréhensible mais collectivement bien simpliste et pour tout dire inacceptable à plus d’un titre.
Il est de bon ton dans les articles pro-vegan de prendre appui sur quelques réflexions idiotes de carnivores revendiqués pour souligner le bien-fondé de leur postulat végétarien. Mais je n’ai jamais rencontré autant de violence que dans les propos de défenseurs jusqu’au-boutistes de la cause animale, récemment encore à propos de l’abattoir du Vigan.
Ces propos jusqu’au-boutistes, moralisateurs, desservent la cause végétarienne tout comme la dessert leur volonté hégémonique visant sans ambiguïté, à terme, l’interdiction de l’alimentation carnée. Ce type d’attitude est partagé par toutes les croyances dans ce qu’elles ont d’extrémisme avec, à l’origine, cette révélation qui vous fait imaginer que vous possédez, envers et contre tous, LA vérité seule et unique.
L’alimentation carnée est à questionner et réformer profondément sous tous ses aspects. Le végétarisme est sans conteste une voie qui doit accompagner cette évolution et en être une des alternatives.
Mais il serait bon avant, pour ne pas se positionner en ayatollah et pour servir au mieux à court terme le nécessaire besoin de transformer rapidement et radicalement, dans les faits, la condition animale, de faire cause commune avec les omnivores assumés. Cela impliquerait de mieux les comprendre et les connaître dans ce qu’ils ont de profondément respectueux de l’animal. Il importerait a minima de lire et relire quelques parutions techniques ou sensibles sur le sujet tels :
• les divers écrits de Jocelyne Porcher dont notamment Vivre avec les animaux. Une utopie pour le XXIe siècle, La Découverte, coll. « textes à l’appui », 2011, 159 p., ISBN : 9782707169006.
• les articles et documentaires du réalisateur et ancien éleveur Jean-Jacques Rault
pour ne citer qu’eux.
La cause animale, pour sortir de la situation dramatique dans laquelle une agriculture productiviste l’a enfermée, ne saurait se satisfaire uniquement de coups d’éclats et moins encore de positions sectaires, mais appelle à un large débat dans le respect de chacun pour la faire triompher.
Michel Audureau
Eleveur, auteur d’articles et de guides d’élevage chez Terre vivante et Ulmer, collaborateur des Quatre saisons du Jardin bio
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