Après Superman, L’homme invisible et Martine, c’est Bob l’éponge qui nous livre cette semaine ses trucs et astuces pour réduire son empreinte écologique.

Planète Terra : A quand remonte votre prise de conscience écologique et citoyenne ?

Bob l’éponge : Quand mes potes les poissons ont cessé de me mettre la tête au carré (rires). Nan, sérieusement, c’est justement quand les poissons ont commencé à se faire rares. J’ai alors levé la tête et je me suis rendu compte que le trafic de gros chalutiers de pêche était devenu super important. C’est bien simple, certains jours on ne voit même plus la couleur du ciel tellement le trafic est dense. Sans parler des filets qui chopent tout se qui dépasse sur les massifs coralliens… La population de poisson a baissé de 20 % en un an là où j’habite, à Bikini Bottom. Du délire !

Planète Terra : L’état de la planète vous préoccupe-t-il ?

Bob l’éponge : Vous m’auriez demandé « l’état de la terre », je ne sais pas, vu que j’habite sous l’eau. Mais si vous dites « planète », alors oui, je me sens concerné. Etant une éponge à vaisselle qui a retrouvé son milieu naturel, je sens bien que je suis un privilégié. Toutes les éponges de la planète n’ont pas la chance de pouvoir remplir leurs petites alvéoles avec une eau aussi pure et en aussi grande quantité. Je pense à toutes ces éponges qui sont plongées quotidiennement dans des produits chimiques nocifs pour leur santé et celle de tous les êtres qui les entourent… C’est de la barbarie.

Planète Terra : Vous parlez des utilisateurs d’éponges, mais vous, Bob, qu’avez-vous changé, concrètement, dans votre quotidien ?

Bob l’éponge : Ca fait à peu près un an que j’ai arrêté de prendre mon bain avec du bain moussant. J’ai eu du mal à m’y mettre parce que vous savez, l’eau salée, j’aimais bien la parfumer avec du sent-bon au chèvrefeuille jusqu’à ce que je me rende compte avec quoi c’était fait… J’essaie de lire les étiquettes des produits que j’utilise maintenant. Je pense que c’est un geste écologique, même si je ne lis pas très bien, vu que j’ai arrêté l’école au CP. Et puis aussi, j’ai complètement arrêté les lingettes depuis que mon pote Dudu, le dauphin, a manqué de s’étouffer avec un emballage. Et puis là dedans aussi, y’avait plein de saloperies… Et pour nettoyer l’ananas de deux pièces où je vis, pas besoin de tout ça.

Planète Terra : Que vous engagez-vous à faire pour convaincre votre entourage de changer ?

Bob l’éponge : Avec Patrick l’Etoile de Mer et Carlo Tentacules, qui tournent avec moi dans la série, on envisage de lancer une grève sur les plateaux de tournage pour sensibiliser l’opinion – c’est bien comme ça qu’on dit ? – aux dangers de certains produits ménager. Un requin de mes amis, doublure dans les Dents de la mer, m’a raconté qu’en ce moment, y’avait une grève à Hollywood. Je pense que la grève c’est un moyen sympa pour se reposer tout en servant de nobles causes. Et puis c’est décroissant aussi : je suis pas à deux épisodes près pour payer mon loyer. Alors on va faire grève bientôt.

Planète Terra : Un façon de voir les choses, Bob. 4 petites questions pour finir. La première : si vous étiez un végétal ?

Bob l’éponge : Je dirais un palétuvier rouge, un de ces bons gros arbustes bien stables qui composent les mangroves. Ce sont ces plantes qui stabilisent les zones côtières fragiles tout en créant de splendides écosystèmes… Il faudrait en replanter plein sur toutes ces îles qui prennent la flotte à cause du réchauffement climatique et des touristes qui préfèrent le sable blanc ! Parce qu’on n’a pas forcément envie de cohabiter avec vous, les humains : faudrait veiller à conserver vos terres hors de l’eau ! On avait déjà un petit vieux avec un bonnet rouge qui squattait tout le temps, faudrait pas que ça devienne une habitude…

Planète Terra : Si vous étiez un élément ?

Bob l’éponge : Le cinquième, dans le film, c’était quoi ? Nan, l’eau bien sûr.

Planète Terra : Si vous étiez un animal ?

Bob l’éponge : Une étoile de mer, comme mon gros pote Patrick. Ou alors un chevreuil comme c’est mon signe astrologique amérindien. Mais je ne sais pas à quoi ressemble cette bête là... Ca vous embête si je réponds plus tard ?

Planète Terra : Un petit mot à l’attention de George Bush ?

Bob l’éponge : Ah oui, je le connais ce gars, je le vois souvent de l’autre coté de la télé, il bouffe des bretzel. Ma copine Sandy l’écureuil, celle qui vient du Texas et qui vit avec nous sous une bulle en plastique m’en a parlé, c’était son voisin. J’ai rien à lui dire. Juste peut-être que lui aussi il peut arrêter les lingettes. Just do it, George, c’est que je lui dirais.

Fiche d’identité de Bob l’éponge :

 Nom : Sponge Bob Squarepants
 Prénom : Bob
 Nom de scène : Bob l’éponge
 Age : naissance à la télé Nickelodeon le 17 juillet 1999
 Nationalité : américaine (création de Stephen Hillenburg)
 Couleur : jaune avec des trous verts
 Profession : acteur. Joue le rôle d’une éponge qui travaille au Krab Croustillant où il confectionne des pâtés de crabe, sorte de hamburger, pour le compte du Capitaine Krabs
 Ville : Bikini Bottom, Océan Pacifique

Le geste citoyen de Bob l’éponge : arrêter le sent-bon dans son grand bain et les lingettes jetables

Résultat : Bob et son copain Patrick, en refusant le "tout lingettes", de l’entretien de la maison à l’hygiène corporelle, évitent ainsi un surplus de 58 kilos de déchets par an*, une grande partie terminant dans les incinérateurs. En effet, alors que la plupart des flacons de produits détergents sont repris par la collecte sélective, les lingettes produisent des déchets non recyclables qui viennent gonfler les poubelles "tout-venant". Certains de ces déchets présentent un caractère dangereux pour l’environnement quand les lingettes sont imprégnées d’un produit classé comme tel : dissolvant, nettoyage à sec, entretien des sanitaires, etc. Sans parler des emballages plastiques qui finissent par étouffer les dauphins… Quant à l’eau du « bain », Bob a bien raison de ne pas y verser n’importe quel produit chimique, vu qu’il vit dedans tous les jours.

* d’après une étude de l’Observatoire de la consommation durable à Bruxelles

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• Le dossier Changement climatique de Terra Economica
• Chronique de l’ONU sur le climat