Quel est le rapport entre la baisse des pensions de retraite des pompiers de Chicago, aux Etats-Unis, les manifestations des infirmières dans les rues de New York au moment d’Occupy Wall Street et les îles Caïman ? Glaçant et didactique, ce documentaire fait le lien entre des sujets dont tout le monde a entendu parler depuis la crise de 2008 – la finance mondialisée, les paradis fiscaux – et leurs conséquences sociales, politiques et économiques de plus en plus visibles : le démantèlement de l’Etat providence, la hausse du chômage, l’appauvrissement des travailleurs et fonctionnaires des pays capitalistes développés. En interrogeant essentiellement des gens de l’intérieur, anciens des banques d’affaires, conseillers des paradis fiscaux, membres de la City – place financière hors des lois nationales où est née l’évasion fiscale –, Harold Crooks dresse un tableau inquiétant de l’emballement du système. Il montre aussi l’impossibilité, sans coopération fiscale internationale, d’en venir à bout tant que les pays devront se faire concurrence pour attirer emplois et capitaux. Il est clair que le monde de la finance spéculative plane complètement au-dessus des Etats et de l’économie réelle, qui s’effondre. Elle finira par suivre, mais que restera-t-il ?

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Le Prix à payer, de Harold Crooks, en salles le 28 janvier