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Découvrez les arbres sauveurs, capables de transformer le carbone en calcaire
jeudi, 24 juillet 2014
/ Camille Cruz
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Ils s’appellent noyer Maya ou iroko africain et captent le CO2 pour le transformer en calcaire. En Haïti ou en Inde, ils sont plantés par milliers pour aider la reforestation et l’agriculture locale.
Noyer Maya latino-américain, iroko africain. Ces arbres, dont le nom ne vous dit sûrement rien, sont pourtant capables de prodiges. Ce sont des arbres oxalogènes, qui captent le CO2 émis dans l’atmosphère pour le transformer en calcaire. Eric Verrecchia, professeur à l’université de Lausanne, a fait cette découverte... en 1990. « L’arbre, qui fait sa photosynthèse, va produire un sel à l’intérieur de ses feuilles, ses branches, ses racines : l’oxalate de calcium, explique-t-il. Quand l’oxalate se retrouve dans le sol, via les racines ou la chute des branches et des feuilles, il est mangé par les bactéries et les champignons. Ils transforment alors l’oxalate en carbonate. »
Du calcaire accumulé à la base d’une souche d’iroko. Crédit photo : Groupe Biogeosciences Uni-Lausanne.
La découverte a suscité l’attention du bureau d’études Greenloop et de son projet de recherche européen, CO2SolStock, sur les solutions durables de stockage du carbone. « Un iroko peut stocker jusqu’à 21kg de CO2 par an sous forme de carbonate », s’enthousiasme Gauthier Chapelle, co-fondateur de Greenloop. Il resterait ensuite dans le sol pendant plus de dix mille ans. Seul bémol : il faudrait patienter des dizaines d’années avant que l’arbre, arrivé à maturité, fabrique du calcaire et stocke le carbone. « Mais c’est un arbre qui vit très longtemps, des centaines d’années », rassure Gauthier Chapelle.
Les femmes, elles, bénéficient de cours de cuisine. La noix du noyer Maya, très nutritive, peut être transformée en farine et incorporée dans des recettes traditionnelles. Son goût de chocolat, après torréfaction, a même valu au Noyer Maya le surnom local de « chokogou ». Des « chokogous » qui s’ancrent dans les mœurs haïtiennes. « Des groupes de fermiers viennent chercher des graines et après se débrouillent par eux-mêmes, se félicite Daniel Rodary. Le programme commence à nous échapper et c’est excellent ! »
Attention quand même, si ces arbres sont capables de stocker le CO2 atmosphérique pendant des milliers d’années, ils ne justifient pas les nouvelles émissions des hommes. « Une centrale à charbon de taille moyenne émet, en moyenne, 4 millions de tonnes de CO2 par an, martèle Gauthier Chapelle. Pour les fixer, il faudrait 1 million d’hectares d’iroko pur. Soit la forêt des Landes... »
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