Moins de biens matériels et industriels, plus de services et d’objets d’occasion : le consumérisme recule dans l’Hexagone. C’est ce que démontre la dernière étude de l’Ademe.
Je pense que les Français sont de plus en plus concernés par l’environnement, que ce soit les entreprises ou les particuliers, la prise de conscience est là et c’est une bonne chose. Certains actes sont rentrés dans les mœurs, de mon côté c’est la réutilisation de mes cartouches d’encre via ce site : https://www.selecteo.fr/content/10-comment-proceder- qui fait partie de mes actions quotidiennes entre autres.
L’étude du CREDOC est très peu convaincante, notamment dans ses conclusions. Il est regrettable que Terra Eco, connue pour son sérieux, la reprenne sans critique.
La principale observation critique a été faite dans la même session des 1ères Assises de l’Economie Circulaire où elle a été présentée :
Le chiffre clé de 2 tonnes de baisse de consommation matérielle ne tient pas compte du bilan matériel importations - exportations. Comme le dit Fabrice Flipo dans son commentaire, il est probable qu’il y a report de la ponction matérielle des Français à l’extérieur du territoire français. L’économie française importe beaucoup plus de matière et d’énergie qu’elle n’en exporte. L’argument clé, dans l’étude d’une baisse de 2 tonnes de consommation de matière par Français et par an ne tient donc probablement pas.
Les autres évolutions constatées ne sont que des indices d’une évolution de tendance, pas un retournement. Selon les études menées par les sociologues de l’Obsoco, les Français qui recourent le plus à la consommation collaborative (domaine non évoqué ici) ou au marché de l’occasion sont aussi ceux qui consomment le plus de neuf par ailleurs. On a donc ici une sorte d’effet rebond (continuer à consommer, mais autrement), qui n’est pas évoqué.
De façon général, il semble que le concept d’économie circulaire, bénéficiant d’un certain effet de mode, soit loin d’être encore compris dans sa profondeur. Or une véritable économie circulaire consisterait à synchroniser les flux et processus économiques avec ceux du vivant, en les rendant compatibles. C’est-à-dire par exemple extraire et consommer les matières premières et l’énergie au maximum au rythme de leur renouvellement. On est encore très loin du compte. Notre croissance et ses tableaux de bord sont loin d’être dématérialisés.
L’étude est peu convaincante, sur le numérique en particulier. On ne sait pas si la dématérialisation est relative au mode de vie des Français (ce qui inclut les impacts occasionnés à l’étranger) ou si c’est seulement l’impact sur le territoire français (qui baisse en effet, mais au prix d’un report au-delà des frontières, à l’image des déchets électroniques). Le passage sur le numérique augmente considérablement la demande en produits matériels non-renouvelables, faisant chuter il est vrai une petite partie de la demande en produits... renouvelables. Progrès ? sans doute pas.
Bonjour , merci det article qui donne des chiffres encourageants et je m’en réjouis.
Auriez des informations concernant les raisons de cette déconsommation ? S’agit-il réellement d’un acte totalement volontaire ou est-ce que la crise économique qui oblige les français à ne pas consommer
La France bascule dans l’économie circulaire : la preuve en 5 chiffres