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Aurélien : « Rompre, mais ne pas tout casser »
jeudi, 26 juin 2014
/ Haðed / Nous sommes un couple de trentenaires amoureux de la nature et passionnés, notamment par les baleines (surtout Jeanne) et les pandas géants (surtout moi). Jeanne est née en Ariège, où nous vivons et où elle exerce sa profession d’infirmière. Quant à moi, je suis comédien, souvent sur Toulouse, à une heure trente de mon logement... On cherche comment mieux faire, on se pose de nombreuses questions, qui ne nous sont pas exclusives. Pour les partager et pour tenter d’y répondre ensemble, j’ai décidé de participer à l’Appel des ambassadeurs de terra Eco en ouvrant ce blog. |
Travailler moins, partir vivre en montagne, consommer moins mais mieux… C’est le choix, assumé et heureux, d’Aurélien et sa compagne depuis quelques mois.
« J’habitais en ville, à Toulouse. C’était très pratique pour mon travail de comédien, mais j’avais un mode de vie anxiogène : pas d’horaires fixes, des repas sur le pouce, la course permanente. Mon corps me signifiait régulièrement qu’il y avait un souci : problèmes de sommeil, d’articulations, eczéma. Alors, très fréquemment, j’avais besoin de couper, de partir en voyage, de faire la fête. J’ai vite compris que travailler plus ne me rapportait pas plus, et même me coûtait, tant au porte-monnaie qu’au capital santé. Et puis, né dans le Gers et amoureux d’une Ariégeoise, j’avais une affinité particulière pour la campagne. Il s’agissait de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain : rompre, mais ne pas tout casser. Je l’ai donc fait en deux temps.
Chemins de randonnée
Nous avons vécu un an dans une zone pavillonnaire en Ariège, près d’une gare. Le train me permettait de rester près de mon travail, et le boulot de Jeanne, ma compagne, était proche, lui aussi. Nous cultivions un petit jardin et nous étions en quelques minutes dans la nature. Ou au supermarché. La plupart de nos voisins habitaient là surtout pour ce dernier avantage. Ce n’était pas encore la panacée, mais ça a permis une transition en douceur, au cours de laquelle j’ai pu gérer la fin de certaines de mes activités. Nous avons ensuite trouvé notre bonheur à la montagne, dans un hameau. Nous avons une vue magnifique, des chemins de randonnée au pied de la maison, des voisins adorables. Notre viande vient du champ à côté, les légumes du jardin, nous nous chauffons au bois que nous fendons. J’ai arrêté la plupart de mes activités toulousaines, ne conservant que les spectacles dans lesquels je m’épanouis. Je gagne moins, mais je dépense moins. J’ai la santé et surtout du temps. Nous avons eu un enfant, et je suis heureux de consacrer une partie de ma journée à ma fille. Notre relation se développe sur de belles bases, et nos promenades dans la forêt voisine y sont pour quelque chose. Tout ça n’a pas de prix. Dans notre programme des prochains mois : la reprise du travail pour Jeanne, la nounou pour la petite, l’écriture pour moi. Sans oublier la construction d’un poulailler, l’implication dans la création d’une monnaie locale en Ariège et une réflexion pour la construction d’une maison écologique. Tout ça en prenant le temps, et la vie du bon côté. La transition telle que nous la pratiquons génère du bien-être, pas de la frustration. Et ça, ça change tout. »