Rita a quitté la région parisienne l’an dernier pour s’installer à Toulouse… et ne pas travailler, pendant un moment. Elle en profite pour prendre son temps et s’investir dans l’associatif.
Que désiriez-vous arrêter exactement ?
De vivre à Paris, où tout va vite, tout est cher, tout prend du temps, tout est compliqué… Ensuite, je voulais arrêter de travailler de manière si intense. J’ai d’abord décidé de la ville où déménager : Toulouse. J’ai ensuite obtenu une rupture conventionnelle, puis j’ai déménagé l’été dernier.
Quel était votre objectif ?
Je voulais aller voir ailleurs si j’y étais, mettre un grand coup de pied dans ma propre fourmilière, réfléchir à ce que j’aimais. Je n’avais jamais pris le temps de m’arrêter, de me retourner. Mon but, c’était de faire le plus de choses possible… mais en les choisissant !
Justement, qu’avez-vous fait ?
Je me suis investie comme bénévole : dans Partageons les jardins !, au Planning familial, dans des collectifs féministes, pour les sans-papiers, pour le Festival de ciné latino… Je m’y suis sentie utile et j’y ai obtenu de la reconnaissance.
Qu’avez-vous appris ?
Avant, je ne cherchais pas la solution pour payer moins cher mes fringues, ma bouffe, mes transports… Aujourd’hui, je vais au marché, je cuisine vraiment, je fais du covoiturage… J’ai moins envie de consommer. Je ne suis pas allée dans un magasin depuis longtemps. Par contre, je fréquente les brocantes ! Il y a eu des moments difficiles au départ, des moments où on ressent une certaine culpabilité, où on se dit : « Tout le monde bosse, et moi, je me la coule douce ! » Mais ce n’est pas si facile de se la couler douce ! C’est déstructurant de ne pas avoir d’activité. C’est dur de se laisser porter, de faire confiance à l’avenir… Au début, j’étais surprise d’être angoissée à ce point ; aujourd’hui, je suis surprise d’être aussi détendue ! Il faut se faire confiance, on a plus de ressources que ce qu’on imagine. On peut faire autre chose que travailler !
Et demain ?
Je m’étais donné un an, on y arrive. Je négocie actuellement avec Pôle emploi pour obtenir une formation pour apprendre la langue des signes. Si je ne trouve pas de travail après, je pense chercher un petit boulot à mi-temps, pour avoir le temps de faire les choses que j’aime. —