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Contre le mal logement, voici la maison qui déménage
mercredi, 21 mai 2014
/ Thibaut Schepman / Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir. |
Afin de loger rapidement des personnes en difficulté, cette maison écoconçue est démontable et déplaçable à l’envi.
Ici, on a détruit une ruine et on attend un promoteur. Là, la mairie prévoit de construire un nouveau bâtiment sur une zone en friche mais n’en est qu’à la phase de réflexion. Dans les villes, les terrains temporairement libres, pas encore construits ou tout juste démolis sont nombreux. Et si on installait des maisons démontables dans ces espaces, que les urbanistes appellent des « dents creuses » ? C’est l’idée portée par Habitat et Humanisme Ile-de-France – une association spécialisée dans le logement temporaire de personnes en difficulté – et par la Scop Univers & Conseils, qui a inventé une maison en bois à la fois écoconçue et entièrement démontable.
« Nous logeons des personnes en grande difficulté financière ou administrative, qui ne sont pas éligibles au logement social, et nous les accompagnons pendant dix-huit mois à deux ans, jusqu’à ce qu’elles puissent accéder à un logement social pérenne. Cette maison démontable est une solution écologique qui répond bien et rapidement à ce besoin social, alors que le montage d’un projet de long terme peut parfois être interminable », note Olivier Launay, directeur d’Habitat et Humanisme Ile-de-France. Sa structure loge des personnes de manière temporaire, pourquoi ne pas les loger dans une maison elle-même temporaire ?
Pour l’instant, le prototype a été installé dans le parc de la Villette à Paris pour y être exposé de mai à juillet. Il pourra ensuite accueillir sa première famille à Jouy-en-Josas (Yvelines). Avant que d’autres maisons démontables soient construites ? Pas sûr. Car ce projet atypique n’est éligible à aucune subvention. Les deux structures tentent donc de recourir au financement participatif pour boucler leur budget. « Ce prototype doit nous permettre de faire bouger les réglementations », espère tout de même Olivier Launay. Qui rêve même à d’autres débouchés : « Pour nous, ce principe a beaucoup d’avenir. A terme, pourquoi ne pas proposer aux occupants de participer à l’autoconstruction de ce logement dans leur parcours de réinsertion ? »