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Poissons : fraude à l’étiquette
jeudi, 27 février 2014
/ Karine Le Loët / Rédactrice en chef à « Terra eco ». |
Il y a comme une arête dans le poisson. Bien sûr, vous ne trouverez pas de cheval dans vos filets de cabillaud… mais êtes-vous bien sûrs qu’il y aura du cabillaud ? Pendant des mois, « Terra eco » a inspecté les poissonneries, les supermarchés et les restaurants. Pour un constat : les professionnels jouent (parfois) aux faussaires.
L’idée a germé à la lecture d’une étude réalisée aux Etats-Unis. Là-bas, 33 % des poissons échantillonnés ne correspondaient pas à l’espèce affichée. Bigre ! Un coup de fil à l’ONG Oceana – instigatrice de l’enquête américaine – et nous voilà lancés dans une grande opération : trouver l’état de la triche à l’étiquette en France. Première étape : munir une centaine de volontaires de kits de prélèvement et d’instructions strictes. Direction, les poissonneries et les restaurants parisiens. Quelques semaines plus tard, nous avons vent de la même opération, menée par l’association Bloom, le Muséum national d’histoire naturelle et l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Nous décidons d’unir nos forces. Au bout du compte : 371 échantillons prélevés (1) – abstraction faite de quelques anomalies écartées par les scientifiques – dans toute la France et à tous les rayons : poissonneries, restaurants, plats cuisinés, surgelés… Bien loin des Etats-Unis, nos estimations montrent que la fraude avoisinerait les 4 %. C’est une bonne nouvelle… mais les arnaques existent bien !
Restait enfin à comprendre l’origine de ces petits arrangements avec la réalité. Nous avons donc suivi un filet à la trace, depuis le pont du bateau jusqu’au port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), du marché de Rungis (Val-de-Marne) à l’étal de la poissonnerie. Le voyage fut édifiant. Et les témoignages des vendeurs pris la main dans le sac très clairs : la fraude se passe plutôt en aval de la chaîne. Là où l’ignorance du consommateur autorise la supercherie. —
(1) Ce chiffre a été modifié par rapport à la version imprimée dans le magazine de mars, à la suite de résultats de dernière minute.
ENQUÊTE De la criée aux étals, sur la piste des arnaqueurs | Mais comment diable un églefin peut-il être vendu comme un cabillaud ? De Boulogne-sur-Mer aux poissonneries, en passant par Rungis, les pros s’expliquent. | |
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EN BREF Nos poissonniers sont-ils bien formés ? | En France, une vingtaine d’établissements forment au métier de poissonnier. Qu’apprennent les futurs professionnels ? Explications. | |
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