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Une France sans déchets, c’est pour bientôt ?
vendredi, 31 janvier 2014
/ Alexandra Bogaert
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Le mouvement « Zero Waste », qui fait la chasse aux déchets et au gaspillage, débarque en France ce samedi. Dans certains pays, il a contribué à réduire fortement les rebuts.
373 kilos, soit l’équivalent du poids moyen de six femmes, ou de cinq hommes. Voilà la masse d’ordures ménagères que chaque habitant français a produite en 2009, selon les chiffres de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). A l’échelle du pays, si l’on compte également les rebuts de l’agriculture, des entreprises, du BTP et des administrations, on atteint les 770 millions de tonnes pour cette même année 2009. Enorme. Tout comme la marge de progrès pour réduire ces déchets, jusqu’à atteindre le graal : une société « zéro déchet, zéro gaspillage ».
C’est la traduction en français du mouvement associatif et citoyen « Zero Waste » (« Zéro déchets ») qui s’est constitué en 2002 à l’international pour lutter contre l’incinération des déchets. Il compte parmi ses membres des acteurs publics de villes d’une quinzaine de pays à travers le monde. Ce samedi 1er février, le mouvement arrive en France, à Bobigny (Seine-Saint-Denis).
« Il y a encore cinq ans, évoquer en France le ’’zéro déchet’’, c’était perdre toute crédibilité auprès de ses interlocuteurs. On pouvait s’appuyer sur peu d’exemples européens, et la France n’était pas assez mûre pour se lancer dans une démarche de réduction des déchets et du gaspillage. Aujourd’hui avec la montée en puissance de l’économie circulaire et collaborative, on pense qu’elle l’est », explique Flore Berlingen, directrice du Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid), à l’initiative du mouvement Zero Waste en France.
Prête, la société française, pour le tri à la source, la chasse au gaspillage, le réemploi, le recyclage, la lutte contre l’obsolescence programmée, la réparation au lieu du remplacement ? « On dit souvent qu’en France ça ne marchera jamais car les Français ne sont pas assez disciplinés. Mais le succès du mouvement Zero Waste en Italie et en Espagne, qui a déjà permis de réduire fortement les déchets résiduels dans certaines villes – jusqu’à 80% dans la ville italienne de Capannori –, montre qu’on se donne de fausses excuses », tranche Flore Berlingen. La preuve avec les collectivités qui ont déjà mis en place des actions efficaces.
Le Grand Besançon applique depuis le 1er septembre 2012 une redevance incitative d’enlèvement des ordures ménagères. Les factures dont les habitants doivent s’acquitter dépendent du poids des poubelles et du nombre de levées. Résultat : les déchets résiduels ont baissé de 27% entre 2008 et 2013.
A Lorient (Morbihan), le tri se fait à la source. Des poubelles sont réservées aux déchets organiques, dont la collecte est organisée par la collectivité, qui les transforme en compost.
Le but de Zero Waste, collectif informel hébergé par le Cniid et dont le mode de gouvernance est encore à définir, est de répertorier les initiatives intéressantes qui se développent sur le territoire hexagonal et de mettre en contact les élus et techniciens des collectivités innovantes avec ceux des communes qui souhaiteraient suivre leur exemple. « Nous savons bien que le discours de techniciens les convaincra davantage que celui d’associations environnementales », explique, lucide, la directrice du Cniid. Mais comme le changement ne se fera pas sans l’aide des citoyens, toutes les forces vives de la société sont appelées à rejoindre le mouvement.
Le Facebook de Zero Waste France
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