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La Bretagne doit changer de modèle : la preuve en trois chiffres
mardi, 5 novembre 2013
/ Thibaut Schepman / Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir. |
Les choix économiques de la région ne sont pas viables. En se penchant sur les chiffres, cette réalité saute au visage.
Au tournant des années 1960, la Bretagne a fait le pari de l’agriculture intensive. Très gourmand en énergie et en matières premières importées, nocif pour l’environnement, le modèle agroalimentaire breton est à bout de souffle. En cherchant à le préserver, les « bonnets rouges » font fausse route. Comparé à la France, la Bretagne c’est en effet :
En Bretagne, ils font déjà autrement
On aurait pu poursuivre la liste. Rappeler qu’après 2700 contrôles menés en 2007, 500 exploitations bretonnes ont été jugées non conformes aux normes en matière de rejets azotés. Ou que les aides de la PAC (Politique agricole commune) y ont triplé entre 1993 et 2006, faisant de la région la quatrième la mieux dotée en France. Aides qui pourraient considérablement baisser si le verdissement de la PAC se poursuit. Ou encore que les libertés laissées à l’agro-industrie bretonne sont toujours plus grandes puisque le seuil à partir duquel l’extension d’une porcherie nécessite une autorisation administrative et une étude d’impact sur l’environnement a été relevé de 450 à 2000 bêtes en septembre. Mais on peut aussi montrer ceux qui font déjà autrement. C’est en Bretagne que le Cedapa (Centre d’étude pour un développement agricole plus autonome) a inventé à la fin des années 1970 une méthode agricole peu gourmande en intrants et en énergie et peu polluante. Une étude de l’Inra (Institut national de recherche agronomique) a montré que le lait produit ainsi est de meilleure qualité, et que les exploitations sont plus rentables. Le cahier des charges basé sur leurs expérimentations, appelé « système fourrager économe en intrants », est aujourd’hui reconnu à l’échelle européenne. Il été mis en place dans plus d’un millier d’exploitations, principalement dans l’Ouest de la France. Une révolution par la prairie.
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