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Faut-il éteindre ou baisser son chauffage avant de partir au boulot ?
lundi, 14 janvier 2013 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Diminuer la température de son radiateur puis l’augmenter à son retour ? L’éteindre totalement pour éviter de consommer de l’énergie inutilement ? En général, sur ce sujet, on a un avis, si ce n’est informé, bien tranché. « Terra eco » est allé farfouiller derrière la chaudière.

Il y a les adeptes du « On éteint tout » dès qu’on file sous la couette ou qu’on part faire trois courses. Et ceux qui ressortent une vieille leçon apprise on ne sait où : « On ne coupe pas le chauffage, on le baisse. » Mais la vérité dans tout ça ?

« Ça dépend de l’inertie du bâtiment, répond, mystérieux, Julien Bouron, conseiller en énergie pour l’association nantaise Alisée. Si on est dans un bâtiment lourd, avec de grosses pierres épaisses, on va avoir une variation lente de température. » Dans ce cas, on peut tout couper. Même avis du côté de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) : « Si on a une maison très bien isolée, on peut se permettre d’éteindre en journée, si elle est mal isolée, plutôt non », abonde Florence Clément, responsable de l’information grand public. Soit mais dans un bâtiment plus classique, qui ne serait ni bouchon de liège, ni passoire thermique ? « La règle selon laquelle on ne coupe le chauffage qu’à partir de deux ou trois jours d’absence est sans doute la bonne », poursuit Julien Bouron. Sinon, mieux vaut simplement baisser.

Ne pas descendre sous les 14°C

Pourquoi donc ? Parce que lorsqu’il fait frisquet, une maison a tendance à se refroidir très vite. Et après ? « On risque de pousser à fond le chauffage en rentrant et on aura tendance à baisser simplement quand on aura une sensation de chaleur, à un moment où on aura sans doute beaucoup dépassé la température de confort et beaucoup consommé. Il vaut mieux ne pas faire descendre sous les 14°C, sinon la maison sera très difficile à réchauffer », explique Florence Clément. Inversement, laisser le thermostat au maximum risque de faire flamber la facture : « La déperdition de chaleur est liée à la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur. Un bâtiment chauffé à 16°C va se refroidir moins vite qu’un bâtiment chauffé à 19°C », poursuit Julien Bouron.

16°C ? 19°C ? Quelles sont donc ces températures qui reviennent sans cesse dans la bouche des experts ? Elles correspondent aux températures de confort fixées par l’Ademe dans ses guides (voir le chapitre : « Bien gérer son chauffage et son eau chaude »). « 19°C dans les pièces à vivre, 16°C dans les chambres ». Le hic c’est que le confort ne dépend pas seulement de la température de la pièce. « On peut être dans une situation d’inconfort à 22°C s’il y a une grosse différence de température entre l’air chauffé de la pièce et la température du mur. Si le mur est mal isolé et qu’il est à 14°C, il va renvoyer des rayonnements froids et donc une sensation de froid », précise Florence Clément. « Ça dépend aussi du métabolisme de chacun. Les personnes âgées ou les enfants en bas âge ne seront pas dans une situation de confort à 19°C. D’autres personnes seront très bien à 16°C en journée », poursuit le spécialiste d’Alisée. 19°C est donc une indication. Mais les viser a en tout cas un avantage : passer de 20°C à 19°C permettrait d’économiser 7% d’énergie toujours selon l’Ademe.

Nettoyer sa chaudière et refaire les joints des fenêtres

Que peut-on faire d’autres pour faire baisser sa facture ? Nettoyer sa chaudière : « Elle doit être nettoyée au moins une fois par an. Et les tubages des appareils en bois ramonés deux fois par an. C’est sécurisant, puisque ça évite des problèmes d’incendies. Et ça améliore le rendement », précise Julien Bouron. Les plus ambitieux changeront carrément leur vieille chaudière contre une plus récente. « Les chaudières d’aujourd’hui sont très performantes par rapport à celles d’il y a vingt ans, commente la spécialiste de l’Ademe. Notamment les chaudières à condensation qui récupèrent une partie de l’énergie des gaz rejetés pour chauffer l’eau. » Si on a des fuites aux fenêtres et qu’on est locataire ou qu’on n’a pas les moyens de les changer, « on peut au moins refaire les joints. On ne peut pas laisser l’air froid s’infiltrer comme ça ». Idem pour les bas de portes qui peuvent être isolés. Et les rideaux : « Ils serviront surtout à réduire le rayonnement frais, donc l’inconfort. » Mais surtout, il existe une technique bien connue des habitants du Sud qui l’utilise pour l’effet inverse : « En période de grand froid, on peut garder les volets fermés, précise Florence Clément. Ça permet de garder un peu plus la chaleur de l’habitat. »


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