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« Nous ne déserterons ni Notre-Dame-des-Landes, ni le terrain politique »
jeudi, 18 octobre 2012 / Vincent Varron

L’Etat est bel et bien déterminé à poursuivre le chantier de l’aéroport. La preuve ? Il a évacué fissa ce mardi la zone occupée par des manifestants. Mais les opposants gardent espoir, souligne Françoise Verchère, conseillère générale de Loire-Atlantique.

Conseillère générale (Parti de gauche) de Loire-Atlantique, Françoise Verchère est aussi co-présidente du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Cedépa).

Comment avez-vous perçu l’intervention des forces de l’ordre pour libérer la zone occupée de Notre-Dame-des-Landes ?

Nous avons eu l’impression d’être pris pour de dangereux terroristes au regard des moyens disproportionnés déployés par les forces de l’ordre pour nettoyer les maisons (certaines avaient fait l’objet d’une procédure d’expulsions, d’autres étaient occupées après avoir été rachetées par Vinci, concessionnaire du projet). Cette façon de procéder en utilisant la force est assez révélatrice d’une stratégie d’évitement des questions de fond. Sans justification fondée, à cours d’arguments, les défenseurs du projet ont donc tout intérêt à faire le plus vite possible pour le rendre irrémédiable et mettre en œuvre les travaux préparatoires à la construction de l’aéroport (bilan archéologique, construction du barreau routier) prévus au début de l’année 2013.

Quelle est votre démarche suite à cet épisode ?

Cette intervention a suscité de vives réactions et provoquera certainement de nouvelles actions de notre part, mais elle ne change pas notre démarche. Nous continuons à mettre en place des moyens appropriés pour obtenir un débat démocratique. Nous écrivons chaque semaine au président de la République pour lui rappeler cette volonté. A partir d’aujourd’hui, des opposants au projet ont installé une vigie à Paris devant le ministère de l’Ecologie afin d’y être reçus… Ce serait notre première rencontre avec un ministre ! Au final, nous ne déserterons ni Notre-Dame-des-Landes, ni le terrain politique.

La construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes semble irréversible... La situation peut-elle encore basculer ?

Le projet est soutenu depuis longtemps par l’Etat qui ne fera certainement pas machine arrière. Seul espoir aujourd’hui : que soit accepté notre recours auprès de Bruxelles dans le dossier « Loi sur l’eau ». Nous estimons que la construction de l’aéroport, tel qu’il est prévu – soit presque entièrement sur des zones humides – ne respectera pas la législation européenne en vigueur sur l’eau et les milieux aquatiques. Cette violation de la loi demeure sans conteste le point faible chez les défenseurs du projet. Mais encore faut-il que la décision penche en notre faveur, et ce qui est primordial, c’est qu’elle intervienne dans les délais les plus brefs avant que les travaux ne soient trop avancés. Nous pourrions imaginer une issue juridique positive, sans que cela ne modifie la décision actuelle. Ce qui serait un drame pour nous.


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