S’épuiser à faire participer vos enfants à vos activités, et réciproquement : du bonheur qui mérite 1 sommeil sain et mérité, non ? En tous cas, bravo pour votre billet !
Moi ce qui me met de mauvaise humeur, c’est de continuer à colporter l’idée que le sauvetage de la planète (mdr...) résultera de nos petits (ou moyens) gestes à chacun.
Sans remise en cause de ce qui nous fait cramer de pétrole ou toute autre énergie carbonée, ce qui nous fait déverser des tonnes de polluants dans l’eau, la terre, l’air (à savoir la généralisation du mode de vie occidental, avec surexploitation de toutes les ressources, surconsommation, transport à gogo des biens et des marchandises, alimentation hypercarnée...), la situation ne va pas s’améliorer. Oui faire des petits gestes est important (éco d’énergie, détergents éco bio ...), ensuite il faut passer à un échelon d’action local (ex : les AMAPs, les SELs..) et enfin passer au niveau politique.
Sans levier politique et changement de cap, rien ne bougera vraiment.
Chacun agit a son niveau, mais selon moi il est important de garder quand même un peu de lucidité sur les données globales du problème et l’échelle des changements à déployer.
La lecture d’un ou 2 bouquins d’écologie politique est souvent éclairante à ce point de vue.
Allez, bonne nuit à vous tous ! et bonne continuation dans votre transition.
Je n’ai pas trop compris si votre message m’était destiné ou si c’était un petit coup de gueule général. En tout cas je suis tout à fait d’accord avec vous, c’est d’un changement radical dont nous avons besoin. Mais tout de même :
celà n’est pas possible de tout changer du jour au lendemain, il faut accepter le fait que celà prène du temps (ce qui est compris dans le mot "transition"), même s’il y a urgence pour la planète
il est à mon avis contre productif de décourager ceux qui s’y mette en leur disant que ça ne sert à rien de trier leur déchet ou de fermer le robinet quand il se lave les dents. C’est par de petites gestes quotidiens, concrets, que les gens sont sensibilisés et iront progressivement plus loin. Je le vois quotidiennement, par exemple avec mes parents. L’éveil des consciences.
Quand tu dis "sans remise en cause de ce qui nous fait cramer le pétrole...." concrètement comment proposes-tu de remettre en cause celà ?
Perso je le fais en prenant mon vélo, en ayant retiré mon argent de ma banque qui prêtait de l’argent aux grandes multinationales de l’énergie, en prêtant ma voiture à ma nounou plutôt qu’elle s’en achète une neuve, en étant dans une AMAP...etc. Que peux-tu me proposer qui soit plus radical, pour avancer plus vite dans la voie du changement ?
rien de personnel à ton encontre dans mon message, excuse moi d’avoir pu en donner l’impression, mais il faut dire qu’il y a quelques expressions qui ont le don de me mettre en pétard : petits gestes, sauver la planète , développement durable en font partie.
J’aurais beaucoup à dire sur ce sujet et aussi en réponse à ton message, mais le format de commentaire du blog n’est pas forcément approprié (dans ce cas pourquoi pas par mail ?). Je vais donc me contenter de réagir à certains points, ça sera forcément un peu ’fouillis’
même s’il y a urgence pour la planète il est à mon avis contre productif de décourager ceux qui s’y mette en leur disant que ça ne sert à rien de trier leur déchet ou de fermer le robinet quand il se lave les dents.
bien d’accord là-dessus, comme l’enjeu est urgent et important, pas la peine de faire diversion sur des trucs qui ne servent à rien ; si ça fait plaisir aux gens de laisser couler l’eau de leur lavabo, libres à eux, ce n’est pas moi qui paie leur facture d’eau , personnellement je ne connais personne qui fait ça... ; en tout cas, cette consommation d’eau-là ne pollue pas la ressource en eau et n’a qu’un impact limité sur la conso d’eau globale (voir plutôt du côté de l’industrie et l’agriculture pour ça...) ; à titre perso, il vaut mieux manger 1 ou 2 steaks de moins dans le mois...
Moi je prends des bains avec mes enfants de temps en temps. Et alors ? Ben, d’abord c’est super agréable. Par contre je ne prends pas de douche tous les jours (travail de bureau, je ne souffre pas de transpiration excessive, et le gant et le savon, ça marche aussi pour se laver). Et les pantalons, on les garde plusieurs jours d’affilée. Je prends cet exemple non pas pour jouer au concours du plus vertueux, mais juste pour illustrer qu’il faut se méfier des discours ’normatifs’ ...
Pour le tri des déchets, si c’est uniquement vécu pour une contrainte pénible, ceux qui s’y plient se disent + ou - inconsciemment ’c’est bon, j’ai fait mon taff’ pour la planète, donc je peux continuer à faire 20 000 km en bagnole par an (c’est un ex.), ou changer de téléphone tous les 6 mois, ou partir en vacances en avion ; regardez une interview d’un ’people’ qui se présente comme quelqu’un d’écolo : en général il nous dit qu’il fait tout bien son tri (c’est bon, il a bonne conscience), il mange bio (c’est bon pour sa santé, et ça donne bonne conscience aussi) , par contre personne ne va le titiller qu’il continue à faire 20 fois le tour de la terre en avion dans l’année. Et ces gens-là servent de modèle...
Ce qui est dangereux avec ce discours médiatique sur les petits gestes individuels, c’est que d’une part le discours est culpabilisateur et infantilisant, et d’autre part, comme ils occupent la totalité du petit espace médiatique consacré à l’écologie, ils détournent des vrais enjeux écologiques (qu’est ce qui pollue vraiment, qui pollue,...) et des sujets de société associés, parce que là, attention danger : on serait obligé de remettre en cause les fondements de notre société : l’impératif de croissance, qui oblige à produire, et donc consommer, toujours plus, donc il nous faut travailler plus, pour avoir plus d’argent, pour plus consommer etc etc...
Par exemple sur les ampoules basse conso, on nous prend vraiment pour des jambons : quelle est la part de l’éclairage dans la conso électrique d’un foyer ? de l’ordre de 13%, seulement Les postes prépondérants sont (hors chauffage électrique) : la production de froid, la production d’eau chaude sanitaire (si électrique bien-sûr), la cuisine et les loisirs multimédia. Ne serait-il pas préférable d’avoir moins d’écrans ou de TV dans une maison) ? ou bien d’acheter un manteau isolant pour un ballon d’eau chaude situé dans un garage froid ? (on trouve ce genre de manteau en Angleterre, mais pas en France ; pourquoi ?)
- celà n’est pas possible de tout changer du jour au lendemain, il faut accepter le fait que celà prène du temps (ce qui est compris dans le mot "transition"), même s’il y a urgence pour la planète
ce n’est pas en demandant aux gens de changer, en les culpabilisant (comme avec l’histoire du lavage de dents...) que les choses vont avancer ; en demandant aux gens de changer (qui est-on pour cela ? s’estime-t-on donc légitime pour le faire ?), on augmente leur résistance au changement. C’est pas moi qui le dis. Voir par ex le site nature-humaine.fr qui propose des documents très bien faits sur ce sujet.
Tiens, ça me fait penser à un truc : les gens qui mettent à la fin de leur email "pensez à votre responsabilité environnementale et n’imprimez ce message que si nécessaire", j’ai juste envie de les baffer (surtout quand c’est au boulot et que je connais un peu leur style de vie...).
- il est à mon avis contre productif de décourager ceux qui s’y mette en leur disant que ça ne sert à rien de trier leur déchet ou de fermer le robinet quand il se lave les dents. C’est par de petites gestes quotidiens, concrets, que les gens sont sensibilisés et iront progressivement plus loin. Je le vois quotidiennement, par exemple avec mes parents. L’éveil des consciences.
Oui, je te rejoins sur ce point ; il faut montrer l’exemple en étant soi-même un minimum vertueux. Il faut aussi que les gens soient informés (l’éveil des consciences...) et là on croule sous la masse d’information. Et pourtant il ne se passe rien , ou si peu. Pourquoi ? parce les processus de changement, c’est long et compliqué (que ce soit pour sortir d’une addiction, faire le deuil d’une personne chère...) et aussi parce que les intérêts financiers sont colossaux : les entreprises qui tiennent le monde (et qui sont souvent des pollueurs majeurs) n’ont aucune envie que le système change. Donc on parle peu dans les grands media de ce qui est urgent et important. On est diverti (au sens éthymologique du terme) par de la politique spectacle, du sport, des jeux....
On vit dans un environnement pollué, on est au coeur d’un effondrement économique majeur, on est en train de passer le pic pétrolier, la biodiversité s’effondre, et qu’a- t-on vu pendant 10 jours à la TV ? une guéguerre de chefaillons politiciens. C’est de cela aussi qu’il faut parler à nos proches. Ouvrir les yeux sur ce qui est important de savoir. Où va le monde. Moi aussi je désespère, au quotidien. Enlevez les oeillères !
Quand tu dis "sans remise en cause de ce qui nous fait cramer le pétrole...." concrètement comment proposes-tu de remettre en cause celà ?
Perso je le fais en prenant mon vélo, en ayant retiré mon argent de ma banque qui prêtait de l’argent aux grandes multinationales de l’énergie, en prêtant ma voiture à ma nounou plutôt qu’elle s’en achète une neuve, en étant dans une AMAP...etc. Que peux-tu me proposer qui soit plus radical, pour avancer plus vite dans la voie du changement ?
A titre perso, tu vas continuer à trouver toi-même d’autres changements dans ta vie quotidienne qui sur le long terme t’apporteront du plaisir (super important pour qu’un changement soit durable :-)). Par contre juste pour donner un ex pour la dimension collective, as-tu déjà participé à une action collective locale ? ex : résistance à l’agrandissement d’une zone commerciale, participation à la mise en place de cantines bio à l’école, toi qui fais du vélo, as-tu déjà participé à une ’vélorution’ ?...
Moi, à titre perso (je vis au milieu de cadres CSP+ assez éloignées de mes préoccupations), j’essaie d’amener mes collègues sur des sujets de discussion un peu en dehors de leur cadre de référence (bagnoles, smartphones, vacances, achats de maison...), mais en m’appuyant sur un sujet qui leur tient à coeur, qui leur donne envie d’aller chercher de l’info par eux-mêmes.
Créer un doute, une petite faiblesse, une faille minime, semer une graine, en espérant qu’elle puisse germer... et créer ainsi les conditions propices à un changement.
Par exemple, quelqu’un qui parle de la rénovation de sa maison, je vais lui parler de maison passive, bioclimatisme, matériaux écologiques et puis, pourquoi pas lui prêter un bouquin, une revue dont il n’a jamais entendu parlé, ; un mec qui fait de la moto ou du kart avec les copains (oui oui ça existe encore), je vais le vanner en lui demandant s’il a déjà entendu parler du pic pétrolier ; pas de moralisation, on rigole 2 min, et puis hop, un peu plus tard je lui fais suivre un lien sur une conférence de Jancovici (il parle bien , il est en costume cravate, donc ne fait pas peur au cadre sup). Ca peut paraitre dérisoire, mais bon , je peux me réjouir de quelques petites réussites surprenantes (pas le mec qui fait du kart quand même ;-)). Je ne parle pas ou peu de mon style de vie perso, je ne juge pas (bon, les gros c..s, je passe mon chemin, faut pas exagérer quand même), j’essaie d’adapter ce que je dis à ma cible et à son état de connaissance sur les sujets écologiques et sociaux.
Quand au volet politique, il faut se réintéresser à ce sujet et se réapproprier la politique. Ne plus déléguer cela à une caste de privilégiés qui se cooptent entre eux. La démocratie, ce n’est pas mettre un bulletin dans une urne une fois tous les 5 ans.
Bon je termine en mettant quelques liens :
sur l’histoire des 3 niveaux d’action : reporterre.net/spip.php ?article1613 ; reporterre.net/spip.php ?article1612 ;
sur la réappropration de la politique : reporterre.net/spip.php ?article508 ; la démocratie :youtube.com/watch ?v=oN5tdMSXWV8
les bobos qui font plein de petits gestes (Groland) : dailymotion.com/video/x8n2mo_bobo-ecologie-developpement-durable_fun
des idées de lecture :
Yves Cochet : manuel d’antiécologie
JM Jancovici : le plein s’il vous plait
Aurélien Bernier : ne soyons pas des écologistes benêts
Richard Heinberg : la fin de la croissance
et une BD : Pendant que la planète flambe, 50 gestes simples pour continuer à nier l’évidence
Merci d’avoir pris le soin de me répondre, je crois que je suis d’accord avec tout ce que tu dis...dommage pas facile de se répondre via le blog, il y aurait plein de trucs à dire encore. A quand des rencontres entre blogers de Terra Eco :-)) ?
Quand tu pointes du doigt les petits gestes quotidiens de certains qui masquent derrière des comportements irresponsables, hélas je me reconnais encore parfois dedans. j’ai prévu un billet du genre "carte sur table", pour montrer que j’ai moi-même encore bcp de contradictions. c’est une lutte quotidienne...mais j’y travaille...Je connaissais la vidéo de Groland, c’est trop bon, trop jubilatoire de la revoir !!!
Sauver la planète, ça prend du temps !! (billet d’humeur)