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Espagne : même le FMI dénonce l’ibère austérité
mercredi, 26 septembre 2012
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Une voix vient de s’ajouter à celle des centaines de milliers de manifestants anti-austérité en Espagne. Celle de Christine Lagarde, directrice générale du FMI.
La politique d’extrême rigueur budgétaire mise en œuvre par le gouvernement espagnol enfonce chaque jour un peu plus l’Espagne dans la crise et la récession. Même Christine Lagarde souhaite désormais, au nom du FMI, une politique de rigueur un peu moins drastique.
« Quand c’est nécessaire et possible, il faut réduire le rythme de l’ajustement budgétaire. C’est certainement une position que nous avons soutenue dans le cas du Portugal et de l’Espagne », vient d’expliquer Christine Lagarde lors d’un discours à Washington. L’analyse est nouvelle de la part directrice générale du FMI. En juillet dernier, le Fonds monétaire international avait qualifié sans sourciller de « pas dans la bonne direction » l’annonce par le chef du gouvernement espagnol d’un plan drastique de réduction des dépenses publiques de 65 milliards d’euros. Avec pour objectif de repasser sous la barre des 3% de déficit avant la fin 2014.
Mais les ravages sociaux et économiques engendrés par la purge administrée à son pays par le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, sont tels que le FMI, comme les marchés financiers, s’inquiètent de cette spirale infernale. Mieux vaut une convalescence plus longue qu’un malade risquant de trépasser pour surdosage de médicaments.
Or, en la matière, son gouvernement n’a de leçon à recevoir de personne. Il coupe à la hache depuis des mois dans tous les budgets publics, réduisant ainsi à néant tout espoir de retour à la croissance.
Aujourd’hui, l’Espagne doit encaisser un niveau de pauvreté parmi les plus élevés de l’UE à 27 : 21,8%, selon cette étude, soit plus d’un Espagnol sur cinq vivants sous le seuil de pauvreté. Un chiffre semblable aux deux pays dont les populations sont les plus démunies de l’UE, la Roumanie (21,1%) et la Lettonie (21,3%). Juste au dessus du fatidique seuil de pauvreté, le risque de pauvreté (autre indice de l’exclusion) concerne, cette fois, quelque 11,7 millions de personnes en Espagne : un quart de la population (25,5%).
Tout en bas de l’échelle, 580 000 foyers ne recevaient, à la fin 2011, aucun revenu : ni salaire, ni allocation chômage, ni prestation sociale. C’est une augmentation de 34% par rapport à l’avant crise économique.
Le taux de chômage en Espagne a atteint 25%. Dans une économie en récession, la consommation ne cesse de diminuer depuis… deux ans.
Cet article de Renaud de Chazournes et Benjamin Leclercq a initialement été publié sur Myeurop le 25 septembre 2012
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