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Le PIB vert est-il sur le point de naître ?
mardi, 19 juin 2012
/ Novethic / Le média expert du développement durable |
Le PNUE a lancé, dans le cadre de Rio+20, un nouvel indice vert qui a pour objectif de mesurer, parallèlement au PIB, l’état des richesses naturelles des pays.
Présenté à l’occasion de la conférence sur le développement durable Rio+20 par le Programme des Nations unies (PNUE), le PIB vert intitulé « Inclusive wealth index » (IWI - indice de richesse globale) répondra-t-il aux attentes de ceux, nombreux, qui demandent une alternative au traditionnel PIB ? Le débat, engagé en France par la Commission Stiglitz-Fitoussi en 2009, n’a cessé de se poursuivre dans plusieurs instances internationales – Organisation de coopération et de développement économique notamment – et jusqu’aux Nations unies récemment, avec la venue du Premier ministre du Bhoutan pour une conférence spéciale sur le thème « Bien-être et bonheur : définir un nouveau paradigme économique ».
La conséquence immédiate de cet indice se trouve dans le rapport que le PNUE a publié sur l’état des ressources des 20 pays (1) représentant 56% de la population mondiale et trois-quarts du PIB de la planète. Ces ressources comprennent aussi bien le pétrole, les minerais que les forêts ou les stocks halieutiques. Bilan : si le PIB de la Chine, des Etats-Unis, du Brésil et de l’Afrique du sud a bondi de 442%, 37 %, 31 % et 24% respectivement, l’état de leurs ressources naturelles par habitant a parallèlement chuté, de 17% en Chine, de 20% aux Etats-Unis, 25% au Brésil, et 33% en Afrique du sud. Par ailleurs, les pays historiquement industrialisés (France, Allemagne, Royaume-Uni et Etats-Unis) apparaissent, sans surprise, comme ceux ayant le plus utilisé ce capital naturel.
De fait, le nouveau texte servant de base de négociation, qui a été présenté par le Brésil dimanche, évoque à plusieurs reprises la croissance verte, mais sans donner plus de précisions sur la préservation des ressources. Par ailleurs, le texte ne fait plus référence à la possibilité de créer une Organisation mondiale de l’environnement ou une agence des Nations unies pour l’environnement mais propose que le PNUE pour l’environnement soit renforcé. Le texte conserve les passages sur l’économie verte et fait référence aux financements innovants et aux partenariats public-privé comme outils de développement de cette croissance. Le Brésil a défendu cette version que les ONG jugent « affadie » par la nécessité de trouver un compromis dans des délais très courts, les chefs d’Etat et de gouvernement arrivant le 20 juin pour le début du sommet.
(1) Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Australie, Brésil, Canada, Chili, Chine, Colombie, Equateur, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Inde, Japon, Kenya, Nigeria, Norvège, Russie et Venezuela.
Cet article de Véronique Smée a initialement été publié, le 18 juin 2012, sur Novethic, le média expert du développement durable.
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