Le défilé du 14 juillet, ce sont 5 000 personnes défilant pendant une heure devant les caméras de télévision. Ce rendez-vous hautement républicain est également un défilé de mauvaises pratiques environnementales.

5 000 participants, c’est l’équivalent de la population de Belle-Ile en mer hors saison, ou la moitié des 10000 participants à la Gay Pride de Tel Aviv en 2007. 4224 personnels français du ministère de la Défense et de l’Intérieur défilent en effet le long des 880 mètres séparant le rond-point Clémenceau de la place de la Concorde à Paris. A ces personnels, se joignent 800 représentants des 26 autres pays de l’Union Européenne, invités par le chef de l’Etat.

Figure de proue du défilé, les chars. Cette année ce sont les AMX 10 RC qui sont de sortie. Longs de plus de 9 mètres et d’un poids de 17 tonnes, ces mastodontes peuvent accueillir un équipage de 4 personnes. "Chargés respectivement de 520 litres de gazole, les AMX 10RC ont une autonomie de combat de 17 heures ou de 800 kilomètres", explique le service de presse des armées (Sirpa). Une performance plus que suffisante pour le petit kilomètre de défilé du jour. Ces petites bêtes-là consomment autour de 10 à 15 litres de carburant par heure. Pour information, des chars à chenilles comme les engins Leclerc (absents du défilé) peuvent engloutir jusqu’à 150 litres par heure !

Près de 10.000 litres de kérosène par heure

Le chef de l’Etat circule pour sa part à bord d’un Véhicule léger de reconnaissance et d’appui (VLRA). Au total le défilé met en scène 412 véhicules paradant - moteur au vent - sur les Champs Elysées, dont 83 motos de la gendarmerie nationale. Avec une consommation moyenne de 7,25 litres aux 100 km, les motards brûlent plus de cinq litres de carburant pendant l’heure de défilé - et parcourent dans leur ensemble l’équivalent de 40 allers et retours Metz-Nancy en voiture.

En matière d’émission de gaz à effet de serre, la palme revient sans doute à la parade aérienne : 37 hélicoptères militaires au-dessus du cortège [1] avec, à leurs côtés, 62 avions, dont les 9 Alphajets de la Patrouille de France. Ces appareils construits par Dassault laissent derrière eux une traînée de fumées tricolores à base d’huiles, de gasoil et et de fumigènes. Chacun des neuf avions consomme 1080 litres de kérosène en une heure de défilé, soit 9720 litres au total. C’est l’équivalent d’un convoi de 72 voitures roulant l’une derrière l’autre de Paris jusqu’à Cracovie.

Trois semi-remorques de "bombes"

L’Armée possède pourtant un moyen de transport à peu près écologique, à quelques émanations (naturelles) de méthane près : le cheval. La Garde Républicaine monte ainsi 241 destriers, le double du spectacle médiéval du Puy-du-Fou.

En ce jour de fête, le feu d’artifice est lui aussi incontournable. Pour illuminer la Tour Eiffel, on ne lésine pas. Quinze artificiers ont été réquisitionnés pour tirer les trois semi-remorques de bombes appelés à illuminer le ciel de Paris pendant une trentaine de minutes. Coût du spectacle : 500.000 euros. Enfin un concert au pied de la Tour Eiffel et une trentaine de bals des pompiers sont offerts aux Parisiens. Les VIP profiteront eux de la garden-party de l’Elysée. Combien de litres de Champagne ? Chiffres non communiqués.

On imagine toutefois que l’addition de l’open bar sera aussi salée que celle - environnementale - du défilé. Car si ce dernier ne dure qu’une petite heure, les répétitions ont, elles, nécessité plusieurs jours.

D’autres objets "qui tuent" :

Le feu d’artifice

Le cercueil

Le préservatif

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