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Le peer-to-peer, cancre de la campagne
mercredi, 2 mai 2007
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Leader de l’échange de contenus sur Internet, le peer-to-peer reste pourtant en retrait de la campagne élyséenne. Dans le même temps, YouTube ou Dailymotion voient leurs consultations de vidéos exploser. Explications.
Sur la planète web, il n’y a pas que YouTube ou Dailymotion pour avaler des kilomètres d’images. Le peer-to-peer (communément appelé P2P) permet aussi la diffusion de toutes sortes d’objets, pour l’essentiel des films ou séries télés. Logiquement, les vidéos militantes devraient se multiplier autant sur YouTube que sur les réseaux P2P.
L’écart entre les chiffres de diffusion d’une même vidéo sur YouTube et sur un réseau P2P s’explique d’abord par des raisons politiques. Le peer-to-peer traîne derrière lui une image de pratique illégale, car sur ces réseaux, on échange essentiellement des contenus protégés par des droits d’auteur (films, séries, logiciels, musique,…) Or la loi sanctionne toute mise à disposition de ces contenus. Puisque le P2P interdit de télécharger sans partager le fichier avec les autres utilisateurs, interdire la mise à disposition revient à interdire le P2P.
Bien sûr, on peut toujours échanger des contenus libres de droit, comme, par exemple des programmes politiques ou des tracts militants. Mais le P2P traînera toujours cette image d’activité hors-la-loi. On voit mal Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy afficher sur leurs sites, aux côtés des logos YouTube, Myspace, Skyblog et FlickR, le petit âne, symbole d’Emule.
Enfin, le P2P s’investit peu dans l’actualité. On y vient pour illégalement télécharger des films, des jeux vidéo, pas des programmes politiques ou des vidéos militantes. Et si les clips et articles consacrés à Nicolas Sarkozy occupent tout de même ces réseaux, c’est qu’ils sont assez polémiques pour que les internautes se les échangent et veuillent les conserver sur leur disque dur. Ils collent ainsi à la philosophie du P2P : télécharger pour ensuite partager.
Ségolène Royal est, elle, absente de ces plates-formes d’échange. Au vu des contenus des vidéos concernant Nicolas Sarkozy, elle peut s’en féliciter. Dans le monde du peer-to-peer, ce sont finalement les présents qui semblent avoir tort.
Mathieu Deprieck, Ecrans de Campagne
Terra Economica s’associe aux étudiants du Centre de formation des journalistes de Paris. Retrouvez l’actualité décalée de la présidentielle sur le site Ecrans de Campagne