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Simple comme un coup de soleil
lundi, 25 avril 2011
/ Karine Le Loët / Rédactrice en chef à « Terra eco ». |
Placez un moment votre smartphone préféré en pleine lumière. Patientez, c’est prêt, il est rechargé. Par quel miracle ? Grâce aux films photovoltaïques d’une jeune société française.
Votre téléphone passe des appels, prend des photos, lit des vidéos, entonne des chansons à l’envi, surfe sur Internet. C’est votre meilleur ami… sauf quand il est à plat. Aussi, à mesure que l’outil se complexifie, sa batterie grossit-elle. Et l’appareil se fait plus coûteux. Tout serait plus simple s’il pompait son énergie aux rayons du soleil. C’est l’idée de Joël Gilbert, un astrophysicien français versé dans l’optique. En 2008, avec son compère Ludovic Deblois, il crée SunPartner et sa filiale Wysips (« What you see is photovoltaic surface », soit « Ce que vous voyez est une surface photovoltaïque »). A l’origine de la boîte : l’invention d’un film transparent applicable sur l’écran d’un portable. Des cellules photovoltaïques y alternent avec les bandes de lentilles qui retranscrivent l’image.
L’énergie est ensuite transmise à la puce du téléphone et l’appareil peut se charger, au rythme d’une heure d’exposition solaire pour une demi-heure de communication. Le coût d’un tel dispositif ? Moins d’un euro pour un smartphone. Simplement parce que – hors le film apposé – le téléphone reste identique. « Le coût de l’énergie solaire aujourd’hui est en partie dû au fait qu’elle n’a pas été intégrée aux appareils de la bonne manière. Pour bien faire, elle ne doit pas modifier le design initial », explique Ludovic Deblois. Les premiers films pour téléphones mobiles devraient sortir de l’usine en 2012. Et déjà, des opérateurs « américain et européen » ont manifesté leur intérêt.
Dans les pays en développement, où les réseaux électriques manquent parfois, la technologie pourrait également permettre le développement des outils de communication. D’ailleurs, pour le Sud, SunPartner a d’autres idées. Au côté de Wysips a fleuri une autre filiale : Axiosun spécialisé dans le solaire à basse concentration. En clair, une technologie qui concentre beaucoup moins les rayons du soleil que les cellules classiques. Elle a donc besoin d’un ensoleillement maximum mais se révèle beaucoup moins chère à l’arrivée. Le procédé est donc naturellement destiné aux pays en voie de développement où le soleil darde ses rayons mais où les fonds manquent souvent. —