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51%
mercredi, 20 avril 2011
/ Pauline Rey-Brahmi / Journaliste stagiaire à la rédaction de Terra eco |
C’est la part des espèces de poissons méditerranéennes affectées par la pêche selon un récent rapport de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).
Il n’y a pas que le thon rouge qui est malmené en Méditerranée. De nombreuses espèces sont menacées par la surpêche ou la pêche non ciblée dans la grande bleue, comme le souligne ce nouveau rapport de l’UICN. L’Agence Européenne de l’Environnement (EEA) avait déjà estimé, en 2009, à 65%, la part des stocks de poissons commerciaux pêchés en Méditerranée au delà des limites biologiques nécessaires au renouvellement des espèces. L’UICN montre aujourd’hui que 33% des espèces de poissons sont victimes de cette surpêche.
L’autre fléau, la pêche non ciblée, touche près de 18% des espèces de poissons. Les filets trainés, capturant sans distinction poissons, oiseaux marins, dauphins, etc., sont aujourd’hui interdits. Ils restent pourtant parfois utilisés dans certaines parties de la Méditerranée. Avec ces filets, 85% du stock pêché est rejeté dans la mer.
L’UICN met en avant une liste de 43 espèces (soit 8% des espèces étudiées) particulièrement menacées d’extinction dont une grande partie sont des raies ou des requins, souvent victimes pêche non ciblée. Et les perspectives sont loin d’être réjouissantes. Ce chiffre pourrait être revu à la hausse car, à l’heure actuelle, les experts manquent de données pour près d’un tiers des espèces marines méditerranéennes.
La Méditerranée ne fait pas exception. Globalement, tous les océans et les mers de la planète connaissent un recul de leur biodiversité. « Si les différentes estimations que nous avons reçues se réalisent, alors nous sommes dans une situation où effectivement, dans 40 ans, nous n’aurons plus de poisson » avait déclaré Pavan Sukhdev, du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), il y a un an.