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Dilemme : brosse à dents mécanique ou électrique ?
mercredi, 25 août 2010 / Audrey Garric

Les deux poilues se livrent un combat sans merci autour du lavabo. La manuelle fait parler sa légèreté tandis que l’électrique joue la carte de l’efficacité. Mais les deux auraient bien une dent contre l’environnement.

FABRICATION

MÉCANIQUE  Malgré sa taille de guêpe et ses couleurs vives, elle met d’emblée de mauvais poil : faite de plastique – polypropylène et polyamide –, elle est un pur produit dérivé du pétrole. Côté transport, la brosse la plus vendue de la marque Signal, Système Blancheur, est fabriquée en Suisse et en Italie pour le marché français. On limite la casse.

ÉLECTRIQUE  Plus mastoc, elle consomme du pétrole mais aussi des minerais, qu’il faut extraire et transformer, pour fabriquer le moteur, les composants électroniques et les accumulateurs. Une sacrée tache, même si la production est moindre (16 millions d’unités sur les 90 millions vendus en France en 2008). Côté kilomètres, match nul : la Professional Care 500, le produit phare d’Oral-B, est fabriquée en Allemagne.

DÉCHETS

MÉCANIQUE  D’après l’Union française de la santé bucco-dentaire, nous utilisons 1,54 brosse à dents par an, générant ainsi 43 g de déchets, en se basant sur une Système Blancheur de 28 g (emballage compris). C’est peu, mais attention, il n’existe pas de filière de recyclage spécifique car les brosses sont composées de plastiques différents et inséparables. Après la poubelle, direction donc l’incinérateur. Pour brosser les éco-clients dans le sens du poil, la marque Signal a cependant prévu de lancer cette année une opération de récupération et de recyclage des brosses usagées. Un détail encore : les dentistes recommandent de changer de brosse tous les trois mois, ce qui accroîtrait son impact environnemental.

ÉLECTRIQUE  Elle se conserve en moyenne cinq ans et sa tête est interchangeable. Avec le socle de charge et l’emballage, la Professional Care 500 génère 480 g de déchets tout au long de sa vie, soit 96 g par an. Deux fois plus que la brosse mécanique mais le produit est recyclable en tant que DEEE (Déchets d’équipements électriques et électroniques).

CONSOMMATION 

MÉCANIQUE  Comme l’électrique, la brosse manuelle boit la tasse. Les trois minutes de brossage recommandées coûtent 36 litres d’eau si l’on oublie de fermer le robinet. Le conseil de la sagesse : utiliser un verre pour se rincer. Autre point noir : le dentifrice. On en utilise en moyenne deux fois plus pour une brosse classique, plus grande que la brossette électrique. Sur la durée, ce sont des déchets d’emballage supplémentaires et une pollution des eaux usées plus importante.

ÉLECTRIQUE  Il faut la choisir rechargeable plutôt qu’à piles. Elle consommera ainsi de l’ordre de 1 kWh par an.

EFFICACITÉ

MÉCANIQUE  Selon Carine Perez, chirurgien-dentiste à Paris, « les deux types de brosses se valent, à condition de savoir correctement se brosser les dents, ce qui n’est pas toujours le cas. »

ÉLECTRIQUE  Et la spécialiste de préciser : « L’électrique est alors la bonne solution pour atteindre les dents du fond. Par ailleurs, ce brossage se révèle plus minutieux car les utilisateurs prennent davantage leur temps. »

PRIX

MÉCANIQUE  Voilà qui fait sourire votre porte-monnaie : la brosse Système Blancheur se vend environ 3 euros, soit un budget d’à peine 4,5 euros par an pour un Français (12 euros si vous suivez les conseils à la lettre de votre dentiste).

ÉLECTRIQUE  Elle coûte plus cher, à l’achat et sur la durée. A raison de 50 euros la brosse et 11 euros pour deux brossettes, la Professional Care 500 revient à 32 euros par an. —

LE BILAN DU BROSSAGE

Entre les deux brosses, l’électrique « permet le recyclage des déchets, qui représentent l’impact le plus important pour ce produit, après la consommation d’eau », précise Anne-Laure Legendre, ingénieur à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Mais la brosse manuelle à tête interchangeable et de petite taille reste une option imbattable.