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Dilemme : roses des Pays-Bas ou du Kenya ?
dimanche, 30 mai 2010
/ Cécile Cazenave
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Le « lover » a de quoi en perdre son latin : la fleur qu’il pensait 100 % batave est aujourd’hui souvent africaine. Mais laquelle l’amoureux de la planète doit-il choisir ?
Provenance
Pays-Bas : Le pays commercialise 3,5 milliards de tiges par an. Mais à peine plus d’un tiers poussent près des polders ! Le reste vient d’Afrique, dont la moitié du Kenya. Ce pays exporte chaque jour 500 tonnes de fleurs par voie aérienne vers l’Europe. Quand elle débarque à Rungis, la rose « néerlandaise » a donc de fortes chances d’être… kényane.
Kenya : Seule une petite partie des roses importées en France vient directement des producteurs kényans.
Kenya : Températures idéales, ensoleillement optimal : il y fait bon vivre pour le rosier. Autant d’économies d’énergie qui compensent les émissions dues au transport : 6 500 km d’avion depuis Nairobi.
Eau Pays-Bas : Le rosier est un gros buveur : 1 000 litres d’eau par an pour un mètre carré, soit entre 2,5 et 10 litres par rose, selon sa taille. A ceci, ajoutez engrais et pesticides, mais la législation européenne interdit les rejets d’effluents dans la nature.
Kenya : Ecologistes et scientifiques sont en alerte. Deux tiers des fermes sont installées aux abords du lac Naivasha. Même protégé par la convention Ramsar sur les zones humides, il serait en danger. En cause, les pollutions liées aux engrais et à l’extension de la zone, dont la population a été multipliée par 10 en trente ans.
Kenya : Les ONG y sont particulièrement critiques sur les salaires, les droits des travailleurs et l’exposition aux produits chimiques. A peine plus de la moitié des fermes adhèrent à l’association « Kenya Flower Council » qui a rédigé un code de bonne conduite. Pour avoir le bouquet propre, il existe cependant des roses labellisées Max Havelaar : droit de réunion garanti, prime de développement versée par l’acheteur – 10 % en plus du prix d’achat –, et efforts environnementaux obligatoires. Des études d’impact de ces programmes sont en cours.
Achat
Pays-Bas : Chez le fleuriste, identifier la néerlandaise pure souche demeure un casse-tête. Quaak Fleurs, distributeur à Rungis, livre l’astuce : les grandes roses, à gros boutons, ont généralement poussé aux Pays-Bas. Elles quittent le grossiste à 1 euro la tige et peuvent atteindre plus de 6 euros en boutique. Kenya : Les petits boutons, vendus en bouquet, viendront probablement d’Afrique. Chez le grossiste, elles valent plutôt 20 centimes d’euro. Les roses labellisées équitables sont, elles, distribuées chez Truffaut, dans la grande distribution et chez certains indépendants. —
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