https://www.terraeco.net/spip.php?article10365
|
Le liquide vaisselle
dimanche, 30 mai 2010
/ Audrey Garric
|
Avant de récurer vos casseroles, avez-vous déjà consulté l’étiquette de votre produit nettoyant ? « Terra eco », oui. Et à dire vrai, ce n’est pas brillant. La faute aux agents décapants qui agressent les graisses mais aussi l’environnement.
Le flacon a beau être transparent, sa formule est des plus secrètes. Le liquide vaisselle prend sa source dans les laboratoires des grands groupes de chimie. C’est là que sont élaborés ses ingrédients-clés : les fameux « tensioactifs ». Ces molécules aux noms barbares – anioniques, non-ioniques, amphotères, etc. – ont plusieurs missions : nettoyer, dégraisser, faire mousser. Leur origine ? La pétrochimie, qui promet une efficacité maximale et des coûts réduits. « Ces tensioactifs ont un impact sur l’environnement du point de vue de la consommation d’énergie et de l’épuisement de ressources non renouvelables », explique Olivier Réthoré, ingénieur en charge de l’évaluation environnementale des produits à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Voilà qui fait tache sur la porcelaine.
L’arrivée près de l’évier marque le début de la phase la plus polluante de la vie du liquide vaisselle. Car les consommateurs lavent en général à grande eau : la plonge traditionnelle absorbe en moyenne 42 litres, selon une étude du laboratoire Eurofins. Et ils ont la main lourde sur le produit, qu’ils ont tendance à presser trois fois trop. C’est alors l’environnement qui boit la tasse. « D’autant que les fabricants mettent trop d’agents moussants et toxiques, car dans l’esprit des consommateurs, un produit qui ne mousse pas ne nettoie pas bien. Ce qui est faux », déplore Olivier Réthoré.
Emballages Ecover marque des points en proposant des recharges de 5 à 15 litres. Pensez aux écorecharges, qui permettent d’économiser environ 90 % de poids d’emballage.
Distribution Pour limiter la casse, les sites de production sont situés en France et les exportations sont minimes.
Marché L’an dernier, les marques vertes ne représentaient que 9,8 % de parts de marché, en augmentation d’à peine 0,6 point par rapport à 2008. « Certains perçoivent encore les produits écolos comme moins efficaces et plus chers », déplore Lisa Buono. L’Arbre Vert et Ecover proposent des flacons de 500 ml à 1,90 euro. On atteint les 3,50 euros pour les 500 ml chez Etamine du Lys, 2,50 euros pour Ecodoo ou encore 4,30 euros pour Biotec.
Bilan Attention, tout n’est pas rose pour autant : « Les produits écologiques ont un impact sur l’environnement en termes de changement d’affectation des sols, rappelle Olivier Réthoré, ingénieur à l’Ademe. Certaines surfaces produisent des végétaux pour les tensioactifs au lieu d’être, par exemple, allouées à l’agriculture. » Le plus efficace est donc d’être attentif aux doses utilisées à chaque lavage et de les réduire petit à petit. —
L’étude réalisée par Eurofins
Guide écocitoyen de l’Ademe
Guide Vigitox de Greenpeace