Kirchner et ses ministres viennent de se rendre compte que si la récupération économique tend à créer des emplois il va aussi leur falloir travailler pour créer les travailleurs dont les entreprises ont besoin. L´exclusion sociale a efffectivement fait disparaître toute forme de qualification laborale.
Daniel Arroyo, secrétaire d´Etat au developpement veut mettre en oeuvre une seconde étape à la lutte contre la misère. Les chiffres sont préoccupants : plus d´un million de jeunes entre 18 et 25 ans ne travaillent pas et n´étudient pas. Si nous ouvrons la marge, entre 15 et 29 ans, ils sont 1.6 millions.
Pour n´oublier personne il y a 1.2 millions de personnes de plus de 65 ans qui ne percoivent ni retraite ni pension.
Les plans sociaux ne parviennent pas à cette frange de la population qui ne remplit pas les conditions requises pour en bénéficier.
D´autre part les entreprises recherchent des personnes qualifiées pour travailler sur des machines outils, dans les bureaux et dans la haute technologie.
Les ministres de l´Education, du Travail et de l´Economie viennent de remettre en marche un plan pour récupérer et remettre en marche des écoles, des instituts techniques, des ateliers de formation pour les secteurs metalurgiques, metalmécaniques, plastiques et de la construction.
Les résultats commencent, dit-on, à être positifs mais ce qui a commencé à être fait est loin de satisfaire l´attente de 4 millions de chômeurs et de 15 millions d´exclus, reconnait le gouvernement.
Une piste du Ministère de la Défense d´incorporer 25.000 jeunes par an afin de leur apprendre un métier et leur donner une formation reste encore dans les tiroirs, sans réelle définition.
Le plan des Grands Travaux proposé par le gouvernement qui permettrait d´utiliser et de former un grande partie de ces chômeurs et exclus et en plus de les redistribuer dans toutes les provinces dont ils sont originaires est loin d´être mis en place et ne fait l´objet que d´annonces et de promesses.
Selon Arroyo, 46% de la population argentine est pauvre ( moins de 725 pesos par mois pour une famille de 4 personnes, moins de 200 euros), 16% vit dans l´indigence (moins de 100 euros) et 13% ne reçoit rien du tout. La situation est explosive et à elle seule explique la montée de la délinquance dans le pays.
Les lamentations officielles sur la responsabilité de ceux qui les ont précédés ne changera rien au problème. Depuis le début de la crise, tous les gouvernements y compris celui de Kirchner n´ont fait que tenter de solutionner les problèmes lorsqu´ils devenaient insupportables, sans aucun plan, sans prospective et sans préparation.
Les entreprises, de leur coté, ne se sont pas montrées plus intelligentes, ne cherchant pas à former leur personnel, demandant la cessation des accords commerciaux au sein du Mercosur quand elles n´étaient plus compétitives. Elles continuent à chercher le mouton à 5 pattes, au moindre prix, et ne veulent absolument pas contribuer à l´amélioration du paysage de l´emploi. Elles détruisent par la même, petit à petit, leur viabilité, leur avenir et leur compétivité.
Le plus grave est que le nombre des jeunes sans emploi et sans formation augmente chaque mois et que dans le meilleur des cas, si le gouvernement arrivait à resorber, comme il se le propose et sans en avoir les moyens, 10% par an de cette population jeunes et sans emploi, les statistiques démontrent que leur nombre augmenterait encore.
La formation du personnel politique est , sans aucun doute, une priorité dont le gouvernement n´est pas réellement conscient. Dans une situation aussi grave que celle-ci il faudrait peut-être mettre de coté son orgueil et les discours populistes et nationalistes remis à la mode récemment pour élaborer un véritable plan de sortie de crise avec tous les partenaires de bonne volonté et s´y tenir.
L’Argentine rentre dans le rang (suite)