Imaginez l’Inde. Ses trois millions de kilomètres carrés, la surface grande comme cinq fois la France qu’elle occupe sur votre mappemonde. Ensuite, représentez-vous une forêt tropicale, les milliers d’espèces qu’elle abrite, les tonnes de CO2 qu’elle absorbe. Maintenant, superposez les deux. Vous obtenez l’œuvre de la déforestation mondiale à l’horizon 2050, dans le cas où aucune nouvelle mesure ne serait prise pour la contrer.
Le phénomène n’a rien de nouveau, mais une étude publiée le 24 août par l’institut de recherche Center for Global Development montre, à l’inverse des études précédentes, qu’il va s’accélérer si rien n’est fait. Au rythme actuel, en 2050, près de 289 millions d’hectares, soit un septième des forêts tropicales de 2000, auront disparu. Or, 289 millions d’hectares perdus, ce sont 169 gigatonnes de dioxyde de carbone qui ne seront pas absorbés. Et 169 gigatonnes de CO2, cela équivaut à un sixième du « budget carbone » de toute l’humanité, si l’on veut éviter que la hausse de la température mondiale ne dépasse les 2°C.
Paradoxalement, les chercheurs voient dans ces résultats une opportunité. « Lutter contre la déforestation est une option low cost pour atténuer significativement le réchauffement climatique », souligne l’étude. « Les émissions liées à la déforestation sont à peu près équivalentes à celles de l’Union européenne, souligne Jonah Busch, l’un des auteurs, au Washington Post. Mais réduire les émissions via la lutte contre la déforestation coûte cinq fois moins cher que de limiter dans la même ampleur les émissions européennes ». L’étude démontre alors qu’un prix du carbone dissuasif constituerait un instrument redoutable pour réduire au silence les tronçonneuses.
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