Fofo, 38 ans, vit en banlieue parisienne
« Je n’ai jamais eu ma propre voiture. On ne peut donc pas dire que ça me manque. D’abord, côté professionnel, même si je travaille à domicile, j’ai régulièrement des rendez-vous et je me déplace toujours facilement en transports en commun ou à vélo. Mon mari, lui, va au bureau en RER. Mes quatre enfants sont plus souvent montés dans un triporteur que dans une voiture. Je fais une boucle à vélo de quatre kilomètres chaque jour pour les conduire à l’école. Quand je roule, j’ai un gilet jaune sur lequel est écrit “ Une voiture en moins ”. Très souvent, les gens m’arrêtent et me posent des questions. Je leur explique qu’il est très facile de se passer de voiture pour la majorité des déplacements et, souvent, ils sont très étonnés. Il y a peu de temps, un homme est venu discuter avec moi. Il m’a dit qu’il pensait au triporteur pour transporter son matériel de pêche !
Et quand on me demande son prix, je ne réponds plus “ 3 000 euros ”, mais “ six mois d’entretien d’une voiture ”. C’est un gros investissement, mais c’est du très long terme, et l’entretien ne coûte pas cher. Je ne suis pas opposée à la voiture elle-même, seulement à la voiture individuelle, c’est très différent. Dans les cas exceptionnels, nous prenons le taxi. Pour les courses, je commande tout sur Internet et me fais livrer. Pendant les vacances, nous allons en Italie dans une zone reculée et… nous louons une voiture. » —
Jérémy, 30 ans, vit en périphérie d’une grande ville
« Nous habitons avec ma compagne, Bérénice, dans un pavillon, et nous nous rendons quotidiennement sur nos lieux de travail. Cette situation pourrait presque paraître classique si on ne prenait pas en compte le fait que nous n’utilisons pas de voiture. Jamais. Ce moyen de transport représente tout ce que nous cherchons à éviter : le repli sur soi, l’encombrement de l’espace public, l’hyperconsommation, l’envahissement de la nature par les infrastructures, ainsi que le danger de la vitesse. Pour faire sans, il est important de se rendre compte qu’on est rarement aussi pressé que ce que l’environnement social ne le laisse entendre. Le meilleur exemple est la naissance de nos deux enfants : combien de personnes se sont demandé par quels moyens nous allions pouvoir nous en sortir sans voiture ? Il existe évidemment des cas d’urgence (il y a d’ailleurs des véhicules conçus pour ça !), mais ne pas céder à la panique de l’urgence permet de mieux appréhender certaines situations. Nous sommes allés en bus à la maternité, la prise en charge s’est faite en temps et en heure, et nos enfants sont nés dans les meilleures conditions.
Pour le reste, nous nous sommes adaptés pour ne jamais avoir besoin de voiture. Nous avons cherché à habiter le plus près possible d’une grande ville afin de trouver un emploi dans un rayon de 10 kilomètres. Pour amener nos enfants à la crèche, nous utilisons un vélo-cargo à assistance électrique, ce qui n’empêche pas d’arriver frais au travail ! Ce vélo nous permet également de faire nos courses (il est même accepté au drive), de transporter des meubles, d’apporter les gros déchets recyclables à la décharge. Pour le reste (vacances, loisirs…), on utilise à la fois le vélo, la marche, les transports urbains et le réseau ferré grandes lignes. Mais le plus agréable reste sans aucun doute nos balades au parc avec les enfants dans la remorque ! » —
Marie, 34 ans, vit en banlieue parisienne
« On a quitté Paris pour vivre à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) il y a quatre ans. Au début, on s’est demandé comment on allait se débrouiller sans voiture, mais on est contents, on s’organise. On vit très bien, en fait ! On prend les transports en commun pour aller travailler et on fait nos courses en ville à pied ou à vélo. Ça nous maintient en forme. Les enfants, eux, sont habitués depuis leur plus jeune âge à marcher et ils y prennent goût. Au niveau financier aussi, c’est super. Quand je pense aux gens qui ont une voiture et qui sont toujours en train de penser au prochain contrôle technique ou à leurs roues à changer, je me dis qu’on a une forme de liberté !
Par contre, je ne sais pas si on pourra s’en passer encore quand nos enfants grandiront et qu’ils auront davantage de besoins. Aujourd’hui déjà, parfois, on se dit qu’une voiture ne serait pas de trop, étant donné que le RER B est vraiment bondé. C’est quand même pas la joie tous les jours ! » —
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