Le verdissement de la PAC n’aura pas lieu. Ou si peu. Jeudi 24 janvier, la Commission agriculture et développement rural du Parlement européen a voté sur le projet de réforme de la PAC 2014-2020. Le texte adopté valide bien le principe de conditionner 30 % des aides directes reçues par les agriculteurs au respect de mesures environnementales.
Mais les critères d’éligibilité ont été fortement élargis. Initialement, trois conditions étaient posées : la diversification des cultures (au moins 3), le maintien de prairies permanentes et la présence de réservoirs écologiques (7 % des terres). Et seules les exploitations bio, de très petite taille ou situées sur une zone de protection des oiseaux pouvaient s’extraire de ces critères et bénéficier malgré tout des aides.
Mais les contraintes de diversification ont été réduites par les parlementaires. Seront désormais éligibles aux aides vertes les agriculteurs engagés dans des mesures agroenvironnementales, en zone Natura 2000, ou qui disposent de 75 % de prairies.
Ecartée, la proposition de développer la rotation des cultures pour réduire le recours aux pesticides et aux engrais de synthèse. Exclues, les aides supplémentaires pour les agriculteurs bio qui souhaiteraient développer une agriculture de proximité, notamment près des grandes villes.
Dacian Cialos, le commissaire européen à l’Agriculture et au Développement, est toutefois resté positif : « Ce vote montre que les propositions présentées le 12 octobre 2011, constituent un point d’équilibre sur un grand nombre de sujets », par communiqué de presse.
La réaction a été tout autre du côté du WWF France. Sa présidente, Isabelle Autissier, estime via uncommuniqué de presse que « ce vote constitue une véritable attaque en règle des eurodéputés sur l’environnement ».
Pour José Bové, « les grands objectifs de la PAC vont être détruits ».
Le WWF France appelle l’ensemble des députés français du Parlement européen à rejeter, lors de la plénière qui aura lieu en mars, le vote de la commission agriculture « qui ne reflète ni les aspirations des citoyens, ni celles des contribuables ».
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