Ce fut le dernier combat de Georges Charpak, décédé ce mercredi. Le 10 août dernier, le scientifique cosignait une tribune dans le journal Libération pour réclamer l’arrêt d’Iter, ce réacteur expérimental implanté dans les Bouches-du-Rhône et qu’il jugeait « hors de prix et inutilisable ».
L’opposition à ce projet de la part d’un homme qui a consacré une grande partie de sa carrière à la physique nucléaire en avait alors surpris plus d’un. Charpak n’avait pas rejoint pour autant le camp des antinucléaire. « Notre problème d’énergie est urgent. C’est immédiatement qu’il faut économiser l’énergie, et remplacer les combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon), responsables du réchauffement climatique, par de l’énergie propre », écrivait-il dans Libération. Avant de conclure : « La seule source massive d’énergie ne dégageant pas de gaz carbonique est la fission à l’œuvre dans nos centrales nucléaires actuelles » et de regretter l’arrêt de Superphénix « exigence des Verts de Dominique Voynet, pour participer au gouvernement Jospin ».
Le physicien craignait surtout que le coût de la construction d’Iter, dont le budget prévisionnel venait de passer de 5 à 15 milliards d’euros, n’assèche les financements de la recherche scientifique européenne et menace « de nombreuses recherches autrement plus importantes, y compris pour l’avenir énergétique de notre planète ».
Georges Charpak est mort ce mercredi 29 septembre à Paris à l’âge de 87 ans. Immigré polonais, il a obtenu la nationalité française en 1946 après s’être engagé dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a décroché le prix Nobel de physique en 1992 pour ses travaux sur les détecteurs à particules.
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