A l’heure de la 3D, Isao Takahata prend le parti de la tradition, sur le fond et sur la forme. Adaptation du Conte du coupeur de bambou, œuvre japonaise millénaire connue de tous les enfants, ce film raconte l’histoire d’une petite fille découverte au creux d’un bambou par deux vieux forestiers à qui elle apporte joie et fortune. Kaguya, qui pousse aussi vite que le bois de son berceau, devient une jeune fille belle et lunaire, dont tous les hommes, jusqu’à l’empereur, sont fous. D’où vient-elle ? De cette nature presque spirituelle dans laquelle elle gambade ? Fille de la lune, elle finira par déserter la terre. Sur la forme, le réalisateur revendique l’inspiration des rouleaux peints japonais du XIIe siècle, considérés comme les ancêtres des mangas, et son dessin mêle aquarelle, fusain et crayon. Réalisé en plans fixes et lents mouvements de caméra, Le Conte de la princesse Kaguya est une fresque contemplative dont le dessin semble délicatement tracé sous nos yeux. —
Le Conte de la princesse Kaguya, d’Isao Takahata, en salles le 25 juin.
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