Rendre visible ce qui ne l’est pas. Voici la ligne créative de l’Anglaise Helen Evans et de l’Allemand Heiko Hansen, réunis dans le duo appelé Hehe. Ces deux artistes s’attaquent avec leurs armes – design, informatique, nouvelles technologies – à la pollution. Mais sans leçon de morale, juste avec l’envie d’ouvrir le débat. En témoigne leur projet « Nuage vert » réalisé à Helsinki (Finlande) sur une usine produisant de l’électricité à partir de charbon. « Le panache de fumée d’usine fut longtemps symbole de prospérité et de puissance de l’industrie, mais il est, aujourd’hui, synonyme de pollution. C’est un nuage sur lequel a évolué le regard de la société », raconte Helen Evans.
Il a fallu trois ans pour convaincre Helsinki Energy. Mais l’industriel ne regrette pas cette intervention artistique qui a vu un laser, couplé à une caméra thermique, épouser la forme du panache. Associés à la démarche, les habitants devaient débrancher leurs appareils électriques durant une heure. Pour la première fois, on a pu mesurer et visualiser en temps réel la consommation d’électricité, le panache grossissant et diminuant avec la demande d’électricité. Depuis, Helsinki Energy publie ses données sur la consommation d’énergie et travaille avec des artistes pour inventer des façons originales de les montrer. A Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), l’usine d’incinération de déchets a refusé – pour toujours ? – de rejoindre cet appel artistique à la transparence et à la pédagogie. —
Photos : Hehe
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