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Pesticides : comment les villes rendent l’eau potable

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Pesticides : comment les villes rendent l'eau potable
(Crédit photo : Agence de l'eau et office de l'eau, MEDDE, BD, Carthage, 2012)
 
Les cours d'eau français sont presque tous contaminés par les pesticides, révèle un rapport récent. Les nappes phréatiques n'échappent pas au phénomène. Les villes peuvent-elles réagir ? Exemple dans la Vienne.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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« La contamination des cours d’eau en pesticides est quasi généralisée en France. Seuls 7% des points en sont exempts. » L’étude, rendue publique par le Commissariat général au développement durable (CGDD) ce mercredi 24 juillet, pose également la question de la qualité des eaux souterraines. Certes moins affectées, leur contamination est toutefois très sérieuse puisque ces eaux sont destinées à la consommation.

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La carte des pesticides en eaux souterraines

Chauvigny, petite commune de la Vienne, a dû faire face à une contamination aux pesticides de l’eau des forages destinée à la consommation en mai dernier. Des mesures ont été prises en urgence, dès l’évaluation des dégâts. « L’eau est probablement l’élément faisant l’objet de normes les plus strictes, les contrôles sont donc très fréquents », souligne Carole Lacave, chargée de communication pour la délégation Veolia environnement dans le sud-ouest.

De l’anti-limaces dans l’eau

Et en effet : la qualité de l’eau est encadrée par la Directive européenne sur les eaux de boisson de 1998. Les contrôles reviennent aux services de l’Etat, l’Agence régionale de santé (ARS), et la surveillance à l’exploitant, bien souvent Veolia.

Dans le cas de Chauvigny, les deux forages de la commune font chacun l’objet d’analyse annuelle, « très complètes avec environ 130 paramètres pris en compte tels que les métaux lourds, les pesticides et les bactéries », explique Jean-Claude Parnaudeau, ingénieur d’études sanitaires à l’ARS. Ensuite, la station de traitement est inspectée une fois par an selon 23 critères et deux fois par an pour les pesticides, toujours selon l’ingénieur de l’ARS. De son côté, « Veolia contrôle en continu avec un logiciel disposant d’un dispositif d’alerte automatique », ajoute Carole Lacave. Mais c’est l’ARS qui, en octobre dernier, avait déjà constaté la présence de pesticides. Même chose plus récemment : les prélèvements de l’ARS ont permis la découverte de pesticides dans l’eau. Ainsi, le 27 mai, un contrôle sur les deux forages permettant l’approvisionnement de la commune en eau potable révèle un taux de pesticides dépassant les normes autorisées : « 2,3 microgrammes par litre de métolachlore et 0,14 microgramme par litre de métaldéhyde : des herbicides et des anti-limaces », explique Jean-Claude Parnaudeau. « En sachant que la norme qualité est respectivement de 0,1 et 0,5 microgramme par litre, l’eau était, selon nos critères, impropre à la consommation », ajoute-t-il. « Déjà en 2009 et 2011, des traces de pesticides avaient été détectées sur l’un des deux forages mais jamais sur l’autre. Avoir deux sources d’approvisionnement contaminées, c’est rare, heureusement. »

Comment traiter rapidement le problème ?

Dans ces cas-là, que faire ? Couper l’eau ? Avant d’en arriver à ce type de mesure radicale, les communes ont la possibilité de déployer d’autres stratagèmes. Chez la voisine de Poitiers, les experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ont décrété qu’un dépassement du taux réglementaire sur une faible durée était admis, tout en respectant le principe de précaution : les femmes enceintes et les enfants doivent boire à la bouteille.

Une fois la population informée, la mairie et Veolia eau ont décidé d’installer une unité de traitement des pesticides, temporaire. Chose faite, le 8 juillet : « Le dispositif était avant cela sur une autre commune », selon l’adjoint au maire chargé de l’environnement.

Coût : 50 000 euros pour un an. Pierre Claval, directeur du centre régional de Veolia, explique : « On installe le module dans l’usine de traitement, avant le réseau de distribution. Après avoir détecté les pesticides et leur quantité, on choisit le charbon le plus efficace pour l’absorption des pesticides. » A Chauvigny, du charbon actif en grains. « Effet immédiat », conclut-il.

Et en effet, le 19 juillet dernier, de nouvelles analyses ont montré que le problème était résorbé. Même si « on attend d’avoir un vrai recul sur la situation », indique Carole Lacave, de Veolia.

Comment envisager des solutions durables ?

Voilà pour les contaminations temporaires. « Si le problème de contamination de l’eau perdure, il est possible d’envisager des solutions pérennes », précise Pierre Claval. Sauf qu’un dispositif permanent de traitement des pesticides coûte 200 000 euros. Dans la région, 12 stations – dont Poitiers – en sont équipées. La commune de Chauvigny est en train d’étudier la solution.

« La mairie devrait présenter à l’automne un dossier au Conseil départemental de l’environnement des risques sanitaires (Coderst) », précise Jean-Claude Parnaudeau. C’est donc le conseil qui décidera au final de la meilleure solution à envisager : dispositif de traitement permanent ou raccordement à une autre commune.

Mais au fait, pourquoi y a-t-il des pesticides dans les eaux souterraines ?

Tous les interlocuteurs cités plus haut s’accordent sur ce point : les fortes pluies du printemps sont responsables de la pollution. Pour Jean-Claude Parnaudeau, « elles poussent à un usage conséquent des herbicides et anti-limaces par les agriculteurs. De plus, la pluie lessive les produits qui s’infiltrent ensuite dans les sous-sols, d’autant que dans la région il s’agit de calcaire fissuré qui absorbe plus que d’autres roches. » Tout de même, il a remarqué « ces trois dernières années, une apparition fréquente dans les analyses de ces deux pesticides ici incriminés ».

Des pollutions dites diffuses, car on ne peut identifier avec précision leur émetteur. Mais dans cette région où les cultures de maïs et tournesol sont dominantes, on se doute que les herbicides ne sont pas arrivés là par hasard. Un audit a été déposé à la Chambre de l’agriculture. Résultats attendus à l’automne.


L’état des nappes en 2011 en France, selon le CGDD :

« Dans 29% des nappes françaises, les concentrations totales en pesticides atteignent ou dépassent 0,1 µg/l (microgramme/litre). 38% montrent une contamination faible, avec des concentrations inférieures à 0,1 µg/l, et 22% des nappes sont sans pesticide détecté. Mais 12% des nappes n’ont pas fait l’objet de mesure en 2011. »

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  • moi j’aurais tendance à privilégier l’eau minérale en bouteilles : je ne bois plus d’eau du robinet depuis des années car trop de chimie là dedans. En tant que spécialiste du traitement de l’eau et de la domotique piscine je puis vous dire que j’en connais les produits ... (voir http://www.produits-piscines.fr/domotique-piscine.html ) .
    Mais dans les pack d’eau minérale ce qui fait réfléchir aussi c’est qu’ils sont en plastique ! donc il faudrait transvaser cette eau dans des bouteilles en verre...

    10.11 à 17h42 - Répondre - Alerter
  • Bonjour,
    J’ai cru comprendre que les pesticides sont la cause de nombreux cancers, est-ce que la lutte réalisée par les villes est suffisante ?
    Je m’inquiète beaucoup pour mes enfants et mes proches.
    J’ai une complémentaire santé d’entreprise qui prendrait en charge les soins si nécessaire, mais je ne sais que trop bien les difficultés de rémissions d’un cancer.

    14.07 à 14h26 - Répondre - Alerter
  • L’utilisation de pesticides et autres -cides, n’est qu’une CONSEQUENCE dans cette histoire.
    Le principal fautif est le labour du sol, travailler le sol à plus de 5cm de profondeur est une aberration agronomique !
    Cf. M. et Mme Bourguignon, LAMS.
    La solution est de ne plus labourer, ce qui redonne à la terre sa fertilité car son humus, ses bactéries, ses champignons et sa faune travaillent comme le sol des forêts.
    ARRETER LE LABOUR !
    C’est aussi garder sa terre, cela évite l’érosion des sol, donc le lessivage de ce que l’on met dessus.
    Ensuite, à 95%, une plante quelle qu’elle soit se nourrie de l’ATMOSPHERE et non du sol.
    Les 5% restant, par le sol donc, sera responsable du "terroir" de ce qui y pousse.

    De plus, ne plus labourer c’est STOCKER du C0² et non en perdre dans l’atmosphère.

    Et arrêter de dire que seuls les agriculteurs sont responsables, ce sont les idées reçues comme quoi il faut obligatoirement labourer pour faire pousser des choses et surtout l’inculture des gens...
    La forêt amazonienne fait pousser sans labour des arbres de 60m de haut et personne s’en étonne....

    29.07 à 22h21 - Répondre - Alerter
  • On marche effectivement de plus en plus sur la tête. Le conseil de Véolia serait donc de boire de l’eau en bouteille pour les populations sensibles et de mettre en place des unités de traitement contre les pesticides. Je suis d’accord avec Mamapasta, pour résoudre cette équation, le plus simple est de ne pas polluer et donc de diminuer les pesticides. Entre le tout pesticide et le tout bio, il existe une alternative d’agriculture raisonnée, en sachant que le bio est l’objectif idéal à atteindre.
    Et je continue à boire l’eau du robinet tous les jours.
    Henriette pour Avenue d’Oc.fr

    29.07 à 12h02 - Répondre - Alerter
  • je vois une solution pérenne.....réduire de façon conséquente l’utilisation de pesticides....la France est le premier utilisateur mondial par hectare...le plan Ecophyto prévoit de diminuer de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 2018.....Or ça augmente tous les ans au lieu de diminuer......ça nous coute 54 milliard d’euros par an pour dépolluer les "apports agricoles" à l’eau de distribution...... soit plus de800 euros par français......passons au bio !

    si ces chiffres vous semblent énormes....ils sont pourtant officiels
    http://www.developpement-durable.go...
    _

    29.07 à 10h49 - Répondre - Alerter
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