Un sac très fin : 3 g de C02 eq. (1)
Un sac de qualité standard de type sac jetable distribué en supermarché : 10 g de CO2 eq. (2)
Un sac plus épais et réutilisable : 50 g de CO2 eq.
Une personne qui consomme cinq sacs plastique standard par semaine émet donc 2,5 kg de CO2 par an. Soit un bilan carbone équivalent à celui d’un gros cheeseburger.
Ces dernières années, les supermarchés ont fait de gros efforts pour réduire l’utilisation des sacs plastiques. La démarche est clairement environnementale et je ne la critique d’ailleurs aucunement. Mais nous a-t-elle encouragés à nous attaquer concrètement au problème du changement climatique ? Pas vraiment. Dans les pays développés, lorsqu’un citoyen rentre du supermarché, le sac plastique jetable qu’il tient à la main ne pèse qu’un millième du bilan carbone de la nourriture qu’il transporte. En d’autres termes, si votre supermarché fait une bonne action en réduisant le nombre de sacs plastiques utilisés, cela ne devrait pas vous empêcher de vous attaquer aux 999 parts restantes de votre bilan carbone.
Une fâcheuse tendance à traîner dans nos écosystèmes
L’impact environnemental des sacs plastique ne se résume pas, évidemment, aux seules émissions de CO2. Les sacs plastique ont aussi une fâcheuse tendance à traîner dans nos écosystèmes et à y demeurer des centaines d’années, obstruant au passage l’estomac des animaux, tuant des poissons et enlaidissant le paysage. Selon le magazine National Geographic, nous utiliserions entre 500 et 1 000 milliards de sacs jetables pour transporter nos courses chaque année (3). Ce qui fait une quantité astronomique de déchets, et ce, même si les sacs ne représentent qu’un dix-millième du bilan carbone de la planète.
Quelle est donc la meilleure méthode pour s’en débarrasser ? Malgré les progrès technologiques, brûler des sacs continue de libérer des substances toxiques et du CO2. Dans une perspective purement climatique, l’option de l’enfouissement ne semble pas si mauvaise. Les sacs ne se dégradent pas. Aussi, rendus à la terre, les hydrocarbures qui les composent retournent-ils à leur état premier. Mais l’enfouissement est nocif pour un tas d’autres raisons.
Sac à dos, cabas, sacs réutilisables
En résumé : bien que les sacs plastique jetables ne constituent pas un réel enjeu dans la chasse aux émissions, il est définitivement plus sage de ne pas y avoir recours, chaque fois que cela est possible. Des alternatives raisonnées existent, tel que le sac à dos (il permet de répartir le poids sur le dos et d’avoir les mains libres), le cabas à roulettes (il vous évite d’avoir à soulever quoi que ce soit) ou encore le sac réutilisable très résistant. Si vous avez effectivement recours à des sacs plastique réutilisables, assurez-vous de les réutiliser réellement : si vous ne vous en resservez pas au minimum cinq fois, vous feriez mieux de vous en tenir aux sacs plastique jetables. Votre bilan carbone ne s’en portera que mieux !
(1) Comme la fabrication d’un objet ou la pratique d’une activité peut entraîner l’émission de plusieurs gaz à effet de serre à la fois, et chacun dans des quantités différentes, le bilan carbone, s’il est calculé en détails, peut devenir vite très complexe. L’usage veut ainsi que l’on exprime le bilan carbone en équivalent carbone ou CO2 eq. L’impact total sur le changement climatique de tous les gaz à effet de serre est alors transformé et exprimé en quantité de dioxyde de carbone. Pour en savoir plus sur le bilan carbone, cliquez ici.
(2) D’après l’Association des fabricants de plastique. Vous pouvez retrouver ici les émissions de CO2 lors de la fabrication d’une large gamme de plastiques. Dernière consultation : 20 avril 2008. Sur la base d’un sac de 3 grammes.
(3) D’après le site Internet de Vincent Cobb qui contient des données intéressantes sur le nombre de sacs utilisés dans le monde et leur impact.
Cet article, tiré du livre « How bad are bananas ? The carbon footprint of everything », de Mike Berners-Lee (éd. Profile Books, 2010), est traduit et republié avec l’autorisation de l’auteur.
Traduit par Anne-Sophie D., Gilles Pansu et Emilie Pommier, « lecteurs responsables » de Terra eco ayant répondu positivement – et nous les remercions – à notre appel. Si vous voulez les rejoindre :
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