Quel est le bilan carbone d’un Macbook Pro ? Nous avons fait le calcul pour un modèle 15 pouces d’Apple (pour lequel vous trouverez deux ACV (Analyse du cycle de vie) carbone ici (modèle de 2010) et là (modèle de 2011). Nous additionnons les émissions de CO2 liées à la fabrication, au transport et au recyclage de l’équipement. Puis nous comparons ces émissions à celles liées à l’utilisation pendant un an en France. L’objectif est de comprendre quelle est l’étape qui émet le plus de CO2 : la fabrication ou l’utilisation ?
Pour évaluer la consommation électrique de l’ordinateur d’Apple en phase d’utilisation, nous utilisons la même méthodologie que pour l’évaluation du de l’ordinateur Fujitsu. Nous nous appuyons sur le scénario de consommation énergétique (Typical energy consumption ou TEC) de la spécification Energy Star 5.0 for computers.
Nous obtenons 49,11 kWh de consommation électrique annuelle pour le modèle de 2010 et 45,03 kWh pour le modèle de 2011. Nos deux estimations sont en phase avec les critères techniques d’Energy Star 5.0 for Computers qui indique que des ordinateurs de cette catégorie ne doivent consommer plus de 53 kWh par an pour être certifiés.
L’équivalent de 82 à 104 années d’utilisation en France
Il ne reste plus qu’à appliquer le facteur d’émission officiel de l’Ademe (0,09 kg eq CO2 / kWh él.) pour traduire cette consommation électrique en équivalent CO2. Soit 4,4 kg eq. CO2 par an pour le modèle de 2010 et 4,1 pour le modèle de 2011.
En divisant les émissions liées à la fabrication, transport et fin de vie du matériel, par celles liées à l’utilisation on obtient les ratios suivants : Apple Macbook Pro 15 pouces 2010 : 460 / 4,4 = 104 Apple Macbook Pro 15 pouces 2011 : 331 / 4,1 = 82
En d’autres termes, la fabrication d’un Macbook Pro 15 pouces d’Apple émet l’équivalent de 82 à 104 années d’utilisation en France.
Ce constat est important pour deux raisons. D’une part, il confirme l’ordre de grandeur (soixante dix ans d’utilisation en France) que nous avons obtenu avec l’Esprimo E9900 de Fujitsu.
D’autre part, ces chiffres démontrent que la réduction de l’empreinte écologique des équipements informatiques passe avant tout, en France, par l’allongement de la durée d’utilisation du matériel. Tout le contraire de ce que font les entreprises et les particuliers qui se concentrent sur les économies d’énergie en phase d’utilisation.
Lors de notre précédente étude autour de l’ACV (Analyse du cycle de vie) carbone de l’ordinateur de bureau Esprimo E 9900 de Fujistu, nous avons déterminé que sa fabrication émet 48 fois plus de CO2 qu’un an d’utilisation en France. Ce chiffre passe à 70 fois plus de CO2 si on ajoute un écran plat. Tous les détails ici.
Cet article a initialement été publié sur greenit.fr le 9 novembre 2011.
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