Au pays de la déprime généralisée, voici au moins une bonne nouvelle. Nous bougeons – ce qui n’est pas une nouveauté – un peu plus intelligemment qu’auparavant. Bouger intelligemment ? Eh bien, oui : ne pas se comporter comme des moutons de Panurge accrochés à leur volant quelles que soient la météo et la congestion des routes, essayer de gagner du temps, de l’argent, de faire un peu d’exercice tout en se déplaçant. Alors voilà, les choses changent déjà sous nos yeux. Revenons vingt ans en arrière : d’immenses parkings occupaient les centres-villes. Ils sont devenus aujourd’hui des espaces piétonniers à traverser à pied ou à vélo ; on peut aussi y flâner. Des flottes de vélos, voire de voitures, en accès libre fleurissent ici et là. Des transports en commun modernes et cadencés irriguent les centres-villes. Résultat, on constate une augmentation sensible de la marche, du vélo, de la fréquentation des transports en commun. Quant à la voiture, les premiers modèles électriques s’installent enfin dans le paysage. Pas trop tôt, pourrions-nous dire, à tel point qu’ils ont déjà été précédés par le boom de l’autopartage ou de la location aux particuliers. On le voit, les évolutions comportementales sont parfois plus rapides que les évolutions technologiques. Ce constat peut nourrir avantageusement le débat sur la transformation de la société : oui, les réponses sociétales peuvent être au moins aussi puissantes que la technologie. Ainsi, pour l’automobile, où se situe la vraie rupture ? Dans l’électrification de modèles copiés/collés des véhicules carburant au pétrole ? Quand le constructeur Tesla lance aux Etats-Unis un modèle qui concurrence les véhicules classiques, on ne peut que se réjouir. Mais est-ce vraiment innovant ? A quand une voiture en « open source », que l’on assemblerait soi-même ? Un bout de la réponse se trouve du côté du projet Tabby, petite voiture qui se monte en… 41 minutes et 44 secondes. Prenez quelques ingrédients – numérique, collaboratif, « open source », fablabs. Secouez très très fort. Rêvez un peu. Nous n’en sommes qu’au début de la révolution des transports. —
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