Les Français sont de moins en moins matérialistes. Dans une étude publiée le 17 juin (ici en pdf), l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) ont scruté « les évolutions du comportement des Français face au développement de l’économie circulaire ». Parmi une flopée de signes encourageants, Terra eco a sélectionné cinq chiffres éloquents.
- 2 tonnes : C’est la baisse de la consommation de matière par Français et par an entre 1990 et aujourd’hui. Pour sa vie de tous les jours (voiture, logement, équipement…), un Français ne mobilise plus que 12,1 tonnes de matière par an, contre 14,3 tonnes il y a vingt ans. Grâce à ce recul (-15%), l’économie française est devenue moins gourmande en ressources palpables que la moyenne des économies européennes (17 tonnes par habitant et par an). Plusieurs facteurs expliquent cette frugalité : un appareil productif plus efficace, une économie qui se contracte – en particulier dans le bâtiment – et surtout l’émergence de nouveaux comportements.
- +15% : C’est la hausse de la part des services dans notre consommation depuis 1970. Sur cette période, celle-ci est passée de 47% à 63%, au détriment des biens industriels. En trente ans, l’essor du numérique et des technologies de la communication ont rendu nos besoins de plus en plus immatériels. L’Ademe parle d’un « changement de paradigme ». En parallèle, les objets de seconde main ont gagné du terrain.
- 75% des Français ont acheté un bien d’occasion au moins une fois en 2012. Ils n’étaient encore que 59% à le faire en 2004. Et pour cause : nous sommes 6% de plus à courir les brocantes et vide-greniers qu’il y a sept ans. Car dans le même temps, nous jetons moins.
- 54% : c’est la part des Français qui réparent ou font réparer leurs appareils électroménagers, hi-fi ou informatiques au lieu de les jeter. Les objets en état de marche restés au fond des placards ne sont pas en reste : un tiers de la population a déjà vendu sur Internet. Et quand nous n’avons l’âme ni bricoleuse, ni marchande, nous donnons.
- 88%. C’est le pourcentage des Français qui ont déjà donné des vêtements ou des chaussures à une association. Dans le même temps, 38% déclarent avoir récupéré des objets jetés ou déposés dans la rue. Un petite communauté (14%) se laisse tenter par l’achat de matériel neuf, mais en collectif : l’usage est destiné à être partagé.
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