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2-12-2015
Mots clés
Climat
Nucléaire
France
Tribune COP21

Je ne suis pas pronucléaire, je suis réaliste

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Je ne suis pas pronucléaire, je suis réaliste
(Crédit photo : Stefan Kühn - Flickr)
 
Si tout le monde devient décroissant, fermons nos centrales. En attendant… Pour Matthieu Auzanneau, expert en énergies fossiles, prétendre réduire nos émissions et notre voilure atomique, c’est risquer de booster le gaz naturel.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Matthieu Auzanneau est chargé de la prospective et du lobbying au Shift Project, think tank de la transition carbone.

Je ne suis pas pronucléaire, je suis « objecteur de croissance ». Et tant que les idées auxquelles je crois resteront ultraminoritaires, ma priorité en tant que militant écologiste, c’est le réalisme. J’ai récemment choisi de rejoindre The Shift Project, le think tank de Jean-Marc Jancovici, figure de l’écologie en France et néanmoins « nucléocrate impénitent », selon ses nombreux détracteurs. J’ai fait ce choix parce que Jancovici est avant tout un cartésien, et que quinze ans de journalisme m’ont appris que les écolos ne sont pas moins prompts que quiconque à se bercer d’illusions.

De quoi sommes-nous sûrs aujourd’hui ? Qu’on ne peut pas continuer comme ça, que nous devons de toute urgence nous libérer de notre addiction aux énergies fossiles, et que ce sera très dur. Tout le monde se réjouit aujourd’hui de voir s’effondrer le coût d’installation de l’éolien et du solaire. Beaucoup en concluent trop vite qu’économiquement la partie est déjà presque gagnée. Loin s’en faut. Le rapport « 100% renouvelables » récemment publié par l’Ademe est l’objet de critiques sévères. Sans rentrer dans des considérations trop techniques, il faut notamment lire les remarques de bon sens émises sur le site de Libération par Sylvestre Huet, journaliste respecté que l’on ne peut accuser d’être pronucléaire.

Les émissions par habitant en Allemagne sont toujours parmi les plus élevées d’Europe

La réalité, c’est que personne ne sait s’il est possible de faire tourner un grand pays comme la France en ayant seulement recours aux énergies renouvelables. L’Allemagne, avec sa fameuse Energiewende, n’est-elle pas en train de démontrer que c’est possible ? Non, trois fois non. Regardez les chiffres (pdf, p. 28) : depuis dix ans, les émissions de gaz à effet de serre de l’Allemagne ne baissent pas ! Ah si, pardon, elles ont un peu diminué en 2014. Mais seulement parce que l’hiver a été exceptionnellement doux…

L’Energiewende de l’Allemagne, c’est la sortie du nucléaire, d’accord. Mais ce n’est par la sortie du pétrole, encore moins celle du charbon et du gaz. L’Allemagne a jusqu’ici investi dans le développement des renouvelables à peu près autant que la France dans son programme nucléaire : 350 milliards d’euros, grosso modo. Moyennant quoi, les émissions de CO2 par habitant en Allemagne sont passées de 11,5 tonnes en 1995 à… 10 tonnes en 2014. Ce sont toujours parmi les plus élevées d’Europe. En France, grâce au nucléaire (que ça nous plaise ou nous), nous en sommes à 4,2 tonnes par habitant.

Les importateurs de gaz naturel se frottent les mains

Ce sont les importateurs de gaz naturel qui se frottent les mains. L’énergie de demain, hélas, a toujours été la moins chère. En l’absence de prix du carbone contraignant, le gaz naturel est en passe de s’imposer comme la voie royale de la transition, car c’est l’énergie la plus commode pour prendre le relais lorsque le vent ne souffle pas et le soleil se cache. Au point que l’Agence internationale de l’énergie prévient que le gaz naturel est bien parti pour s’imposer comme la principale source d’émissions supplémentaires de CO2 dans les années à venir. Au point que l’Allemagne vient de valider l’accroissement de la capacité de NorthStream, le gazoduc par lequel son gaz russe transite à travers la Baltique.

Si vous voulez pallier l’intermittence de l’éolien et du solaire sans recourir à du gaz et sans déployer de lourds systèmes polluants de batteries, il vous faut faire des barrages de stockage, des « STEP ». Et il en faut beaucoup, partout en France. Des structures d’une taille comparable à celle du barrage de Sivens…

L’échec de l’écotaxe devrait nous servir de leçon. Nous sommes dans un univers économique contraint et politiquement périlleux. Les implications économiques (et écologiques !) d’un développement massif des renouvelables doivent être rationnellement analysées, débattues et acceptées. Tant que de la sobriété ne sera pas au centre du débat et fera l’objet de toutes les tartufferies, prétendre que nous sommes capables de mener de front sortie du nucléaire et sortie des énergies fossiles restera, je crois, une grave erreur. L’urgence, c’est le climat.

(Au fait, connaissez-vous le bilan sanitaire officiel de Fukushima établi par l’UNSCEAR, l’ancêtre et le modèle du Giec ?)

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Chargé de la prospective et du lobbying au Shift Project, think tank de la transition carbone, et blogueur invité du Monde

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  • Bonjour,

    Votre article est bien argumenté et synthétique, sans entrer dans les détailles dans la manière de la gestion "politique" de ce dossier énergétique. Il y a d’un côté la technique mais cela n’est pas suffisant pour réaliser une transition "brutale" ou en "douceur".

    Je ne suis pas d’accord avec le réalisme de votre proposition sur la place du nucléaire.
    En effet, le dossier nucléaire qu’il soit civil ou militaire est couvert par le Secret défense.
    Donc, le Secret Défense empêche de réaliser un début de débat en France d’où le blocage des institutions pour remettre en cause des décisions prises il y a 40 ou 50 ans. Construire 4 à 5 réacteurs nucléaires par ans sur 11 ans, sans référendum à ce sujet.

    D’autre part la transition énergétique proposée par diverses associations, ne propose pas ouvertement de modifier les normes électriques : 250V, 50hz. Le gâchis des onduleur pour passer du courant continu en alternatif pour le photovoltaïque ou stabiliser et transformer l’électricité d’origine éolien. Les voiliers utilisent des systèmes
    différents que les normes terrestres.

    Le Nucléaire ne pas fonctionner correctement dans un monde à libre circulation de capitaux. Ainsi, l’Union Européenne n’est pas le cadre pour réaliser une transitions énergétique contraignante car les Nations des États membres n’ont pas les même types de consommation (géologique, géographiques, climatique, types d’activité). Cela nous mène dans cette catastrophe financière d’Areva et d’Edf a plusieurs dizaines de Milliards d’Euro.

    D’autre part, que soit le Gaz naturel, les pétroles, l’uranium ou le Charbon, le bois, les importations d’énergie engendrent généralement des régimes "autoritaires" différents des "régimes politiques occidentaux à pouvoir exécutif dominant" (1945-2016). Ainsi, la question énergétique devrait aussi aborder le côté de la domination du Néolibaralisme.
    Jamais cette questions est abordée officiellement. Tout objet et tout corps vivant sont-ils marchandisables et/ou privatisables ? Si oui alors c’est un retour d’un nouveau type de régime féodal ou les "concepts des affaires Publiques et de la République" disparaissent.

    En France, un parti politique propose des solutions pour démondialiser le Néolibaralisme. C’est le Parti de la Démondialisation (Pardem). Avec une reprise en main de la souveraineté monétaire et économique des Nations par les États avec en parallèle le respect des droits des Citoyens. Car, la situation de chômage est l’élément structurant du Néolibaralisme. Le chômage et la précarisation de la société n’est pas NORMALE. Ce qui est normale c’est le pleine-emploi avec des accords internationaux menant à de la Coopération entre les États sous les principes rénovés
    de la Charte de la Havanne de 1948 (jamais appliqués).

    17.05 à 19h27 - Répondre - Alerter
  • Je suis pour le nucleaire car j´espere que nous aurons aussi notre chernobyl en France.

    Peut etre qu´un Breivik ou un islamiste un peu plus degourdi que les bouchers de Paris, finira par nous sauver du train train deletere ou nous pousse la societe industrielle nuclearo-petrolo-militaro-pesticide. Je pense que c´est une esperance maintenant raisonnable.

    Je prefere effectivement pouvoir finir mes jours en chassant le sanglier meme radioactif, plutot que de vivre dans ce monde surpeuple pourri par l´automobile et manger du Tofu en regardant Aymeric Caron sous une moustiquaire pour eviter de choper Zika.

    Ceci dit, je pense que tout le monde peut faire comme moi et conssommer peu d´electricite et tendre vers l´autarcie. Ensuite ce que ne dis pas Mathieu Auzanneau qui est tombe sous le charme de son patron Jancovici, c´est que des batteries, il en existe des peu polluante et lourde, les nickel fer d´edison.

    Elles sont vendu au Canada, aux Usa et en Chine, mais pas en Europe. C´est le futur du solaire. Elles sont ultra robuste (elles encaissent les chocs, elles sont facile a entretenir et ont une longevite inegales, elles sont d´ailleurs encore employe pour cela.).

    Le probleme c´est que l´on veut nous vendre du lithium parce qu´on veut nous vendre de la portabilite. Mais moi, ce qui compte, c´est le volume qui entre dans ma cave, apres si ca pese une tonne ou dix kilo, je m´en fous.

    Qui va enfin de bouger pour essayer d´importer ca en France, que l´on se coupe une bonne fois pour tout de ce reseau de merde sans avoir recours au plomb ou au lithium ?

    Par ailleurs, quand le soleil ne brille pas, il y´a du bois et il existe un maximum de chose qui ne devrait plus dependre de l´electricite (chauffage, eau chaude, cuisine). Le tout electrique, c´est fini !

    On couinera qu´il y ´a pas assez de bois, et c´est vrai qu´on est trop nombreux en France, mais quand on voit toute les surfaces ou l´on pourrait laisser pousser des arbres dans notre pays, ce qui permettrait en plus de stocker du Co2, on a vraiment le vertige. Il suffit de voir la tronche de la beauce et des regions agricoles. Quelle horreur ! En plus ca augmenterait le productivite des cultures selon la tres sainte INRA. Alors qu´est ce qu´on attend, au lieu de nous rechauffer le nucleaire qui fait faillite.

    Parce que Mathieu oublie une chose, le nucleaire n´est pas rentable. Lui qui comprend le concept d´EROI, il devrait comprendre que dans une societe ou l´offre de petrole pas cher est limite, l´industrie nucleaire, trop complexe, couteuse en materiau, transport, etc, n´est pas rentable et ne peut que s´effondrer.

    Et c´est exactement ce que l´on constate aujourd’hui. Je le croyais plus intelligent que Janco... mais non. A moins qu´AREVA distribue encore ses derniers billets. Mais la, le timing pour tourner sa veste est vraiment pas terrible-

    17.05 à 02h28 - Répondre - Alerter
  • Thierry Caminel : autres "réalistes"

    Merci Mathieu pour ce "coming out". Peu nombreux en France sont les personnes ayant une certaine visibilité, écologistes, décroissantes, et ayant changé d’avis sur le nucléaire. C’est un peu moins vrai dans les autres pays. Voici ma liste de ce ’club’ :

    Stephen Tindale (ex-secrétaire général Greenpeace GB)
    Patrick Moore (cofondateur de Greepeace)
    James Lovelock (scientifique, auteur de l’Hypothèse Gaia)
    Hugh Montefiore (cofondateur Amis de la Terre GB)
    George Monbiot (journaliste de l’environnement)
    Chris Goodall (Green Party activist)
    James Hansen (physicien)
    Paul Erlich (biologiste)
    Christie Whitman (ex directrice EPA)
    Jared Diamond (biologiste, auteur)
    Noami Oreskes (auteur, historienne des sciences)
    David MacKay (physicien, auteur de ‘Energy without Air’ )
    Mark Lynas (activiste, auteur)
    Jesse Jenkins (Breakthrough Institute)
    Carol Browner (Director Office of Energy and Climate Change Policy)
    et .... Matthieu Auzanneau (Journaliste, lobbyiste)

    Le titre de ton article ressemble fortement à une citation de David MacKay, l’auteur de l’excellent livre "Sustainable Energy — Without the Hot Air". (http://www.amides.fr/)
    Il y écrit (§24) :

    "Surtout, ne vous méprenez pas sur mes intentions : je ne cherche pas à être pro-nucléaire. Je suis juste pro-arithmétique."

    Mais je suppose que tu le savais !

    16.01 à 02h50 - Répondre - Alerter
  • Monsieur Auzanneau,
    ce lien vers un journal chinois, à propos du nucléaire en Chine. Il est plus clair que les articles des journaux français à ce sujet.
    http://french.peopledaily.com.cn/Ec...
    Les Chinois sont encore très loin en moyenne d’avoir le niveau de vie des Français. Leurs dirigeants (où il y a des ingénieurs au plus haut niveau, ce qui n’est pas le cas dans notre pays) ont compris, parce qu’ils sont réalistes, ce que n’arrive toujours pas à comprendre la classe médiatico-politique en France qui ne l’est pas, la relation étroite entre croissance et quantité d’énergie disponible. Il y a très probablement un lien entre la décroissance de notre consommation énergétique, la décroissance de plus en plus visible de notre richesse et la croissance des soubresauts de notre société.
    Ils ont compris également qu’ils doivent leur croissance au charbon, mais que celui-ci atteint maintenant ses limites de production. Ils constatent aussi ses graves inconvénients environnementaux. Parce qu’ils sont réalistes, ils préparent donc le remplacement progressif du charbon par d’autres sources d’énergie. Parce qu’ils sont réalistes, ils savent qu’on ne peut miser uniquement pour l’électricité sur des sources intermittentes, et que leur hydraulique va également atteindre bientôt ses limites. Ils font donc une large place au nucléaire.
    S’ils arrivent à respecter leur programme, ils auront donc en 2030 la plus importante production d’électricité nucléaire au Monde.

    8.12 à 10h56 - Répondre - Alerter
  • Bonjour,

    Je ne suis pas pronucléaire, je suis journaliste spécialisé énergies renouvelables et je vis en Allemagne. J’aimerais bien que vous citiez vos sources sur les chiffres que vous donnez concernant ce pays.

    D’après les miennes, en l’occurrence le ministère fédéral de l’économie, l’Allemagne a investi 216 Milliards d’euros entre 2000 et 2014, en majorité pour l’électricité renouvelable mais aussi pour la chaleur renouvelable. Le soutien aux renouvelables a vraiment démarré en 2000. Ainsi même en comptant large, l’Allemagne a investi plutôt de l’ordre de 250 Milliards d’euros dans les renouvelables, électricité et chaleur, depuis 1995 et pas 350 milliards d’euros. Elle a aussi créé grâce à cela 380 000 emplois. Combien pour le nucléaire à 350 milliards d’euros ?

    Venons-en aux émissions de CO2. D’après le ministère fédéral de l’Environnement cette fois, les émissions de gaz à effet de serre (CO2+autres GES) sont passées de 13,7 tonne par tête en 1995 à 11,8 tonnes en 2013. Les émissions du pays ont baissé en 2014 par rapport à 2013, en partie seulement grâce à un hiver doux, mais aussi grâce à la baisse de consommation d’électricité, à la pénétration accrue des énergies renouvelables, aux mesures d’efficacité énergétique. Les émissions ont donc baissé entre 2 et 2,5 tonnes d’eq. CO2 par tête entre 1995 et 2014. L’Allemagne a déjà diminué de 27 % ses émissions depuis 1990 et fait ce qu’elle peut pour respecter son objectif de -40 % d’ici 2020, malgré sa sortie du nucléaire.

    Le gaz naturel enfin. Le gaz sera très certainement une énergie de transition pour l’Allemagne, où la sortie du charbon est sur le point de commencer (lire mon livre : Transition énergétique, Comment fait l’Allemagne, Ed. Les Petits Matins). Mais l’ambition de l’Allemagne est aussi de s’alimenter en partie, voire complètement à long terme, grâce au gaz d’origine renouvelable. Cela implique le biométhane issue de différentes sources (stations épuration, méthaniseurs industriels ou agricoles, etc.) mais aussi le gaz de synthèse produit grâce à l’électricité renouvelable, via les techniques de Power-to-gas. Il y a plus d’une vingtaine de pilotes industriels Power-to-gas en service en Allemagne et je peux vous dire que le sujet est pris très au sérieux par tous les grands industriels du pays : Siemens, E.on, RWE, Linde, Audi pour ne citer qu’eux.
    Mais une part significative de gaz renouvelable dans le réseau n’est envisageable que si l’on diminue drastiquement les besoins. C’est pourquoi la transition allemande entend aussi diviser par 2 la consommation d’énergie du pays.

    La transition allemande commence seulement à monter en puissance, à présent que le débat sur le nucléaire est définitivement clos et que les renouvelables ont atteint un niveau de compétitivité suffisant. Il est donc un peu tôt pour en tirer des jugements définitifs comme vous le faites.

    Bien à vous

    Vincent Boulanger
    Twitter : @TransitionAllem
    http://www.lespetitsmatins.fr/colle...

    5.12 à 22h55 - Répondre - Alerter
  • Pourquoi l’action EDF s’effondre t-elle en bourse ?

    1-EDF perd des clients tous les jours car le nucléaire est plus cher que les autres sources d’énergie électrique

    2-le bilan de l’entreprise est complètement déséquilibré :
    sur le bilan total de 268 milliards on compte 128 milliards d’immobilisations corporelles, je ne connais pas le détail de ces 128 milliards

    et EDF n’est pas prêt de le communiquer car ce sont en majorité des centrales nucléaires dont la valeur vénale est en fait négative !

    Le nouvel Enron est en France

    http://www.boursorama.com/bourse/pr...

    EDF attention danger , le prochain dossier= cela va être difficile d’éviter la faillite en pleine campagne présidentielle

    nota:je n’ai pas d’action , ni de position sur cette "valeur"

    5.12 à 15h16 - Répondre - Alerter
  • Bonjour Matthieu, et merci pour cette tribune intéressante.
    Certains arguent que l’énergie nucléaire n’est qu’artificiellement bon marché, puisqu’elle ne prend pas en compte le démantèlement à venir des centrales obsolètes. Que leur répondez-vous ?

    4.12 à 09h38 - Répondre - Alerter
  • Sans même parler des travaux de l’Ademe, de Negawatt et de la Cour des Comptes sur le nucléaire, on ne peut ne pas vouloir choisir entre la peste et le choléra. Et comparer l’Unscear au GIEC c’est très très limite : comme l’OMS, l’Unscear est lié à l’Agence internationale de l’énergie atomique, et leurs estimations des conséquences de Tchernobyl et de Fukushima sont notoirement sous évaluées. Matthieu, por favor, refais plutôt du journalisme ! http://www.rtbf.be/info/societe/det...

    3.12 à 21h08 - Répondre - Alerter
  • Le nucléaire est-il nécessaire à la lutte contre le dérèglement climatique ? Il semblerait que non : http://decrypterlenergie.org/produc...

    3.12 à 19h43 - Répondre - Alerter
  • L’avantage du nucléaire en France :c’est le prix de l’électricité , le plus bas d’Europe !

    Mensonge écoeurant mis à jour depuis que RTE est obligé de communiquer , heure par heure , le prix de l’électricité de gros en Europe

    http://www.rte-france.com/fr/eco2mi...

    il n’y a pas de prix aujourd’hui , mais vous pouvez regarder celui d’hier en cliquant sur le jour puis l’heure
    comme presque tous les jours le prix de la France est très supérieur à celui de l’Allemagne et des Pays-Bas :
    vous comprenez maintenant pourquoi l’industrie française ferme ?

    3.12 à 15h46 - Répondre - Alerter
  • Bonjour,
    passons sur qui est ou non pronucléaire, je m’étonne que des gens comme Huet n’assument pas leur engagement en faveur de l’atome, ce n’est quand même pas être nazi ou assassin de vieilles dames, mais occupons nous du fond, c’est bien là l’important...

    Il apparait que la discussion concerne seulement la France, c’est très étonnant dans la mesure où la plupart des arguments (pour ou contre) sont mondiaux : le co2 comme le nuage de Tchernobyl ne s’arrête pas aux frontières...

    Ceci dit, la part du nucléaire n’est peut être pas infime en France mais elle ne couvre quand même que 16% de la consommation d’énergie. Le trio pétrole-gaz-charbon étant lui à près de 75%. Eh oui, EN FRANCE, comme ailleurs, les énergies carbonées se taillent la part du lion. On peut - on doit - le regretter, mais c’est la réalité.

    Mais que va-t-il se passer dans les années à venir ?
    Il faut absolument avoir à l’esprit une donnée cruciale : la France (ou plutôt ses prétendues "élites") a construit 58 réacteurs en quelques années. Depuis, on nous bassine avec le fait que c’est un "exploit" extraordinaire, ce qui n’est d’ailleurs pas faux sur le plan industriel, mais la vérité est qu’il s’agit d’un piège terrible... même du point de vue pronucléaire.

    En effet, cet "exploit" revenait à programmer pour 30 ou 40 ans plus tard - nous y arrivons - une situation inextricable : tous les réacteurs arrivent ensemble en fin de vie. Certes, EDF a lancé son opération de rafistolage pompeusement baptisée "grand carénage" mais le budget (annoncé à 55 milliards... seulement !) va exploser (comme toujours dans le nucléaire), les chantiers ont déjà commencé à déraper, et de toute façon cela ne transformera pas de vieux machins délabrés en réacteurs flambant neuf.

    Tout au plus EDF peut-elle gagner un peu de temps, sans pour autant pouvoir (et c’est tant mieux !) remplacer ces vieux réacteurs par de nouveaux : d’abord, Areva et EDF s’avèrent incapables de construire UN pauvre réacteur (respectivement en Finlande et à Flamanville), comment en feraient-ils des dizaines ?

    Et de toute façon, il est impossible de nos jours de financer un nouveau parc nucléaire. Les grands parcs actuels (USA, France, etc) ont été construits et financés dans la période des 30 glorieuses, les gouvernements de l’époque ont captés arbitrairement des sommes inouïes pour faire des dizaines de réacteurs. Est-il besoin de rappeler que, aujourd’hui, les caisses sont vides ?

    Qui plus est, les prix de gros de l’électricité ce sont effondrés, faisant du nucléaire la plus chère façon de faire de électricité, et de loin. Il n’y a qu’à voir le montage financier grossier de Cameron pour faire financer deux EPR par l’argent public pendant... 35 ans !!!

    Toute personne sérieuse sait depuis le début que ce projet insensé ne se fera pas. Et quand bien même, il serait loin de remplacer les vieux réacteurs britanniques (détenus en partie par EDF !) qui vont TOUS fermer sous peu.

    Résultat des courses, pour la France puisqu’on nous dit que c’est le sujet de la discussion : dans les 10/15 ans qui arrivent, des dizaines de réacteurs nucléaires vont fermer. Non pas du fait du moindre courage politique (Hollande et ses promesses bidons seront bien loin) mais par la force des choses : EDF s’y résoudra d’elle-même, juste avant que des accidents ou catastrophes ne se produisent, ou après (comme les Japonais).

    Notez d’ailleurs que, aux USA (et les réacteurs "français" sont quasi identiques car construits sous licence Westinghouse), le processus de fermetures a déjà commencé, cf à nouveau mon doc : http://www.observatoire-du-nucleair... . C’est inéluctable pour la France aussi...

    Or, AUCUNE alternative ne sera au rendez-vous, ni nucléaire (tant mieux !) ni renouvelable (hélas). Le plus probable est que la France fasse comme le Japon lorsqu’il a été sabordé par le nucléaire le 11 mars 2011 (début de Fukushima) : (ré)activer en catastrophe (c’est bien le mot) des dizaines de centrales thermiques (probablement en majorité au gaz).

    Notez bien que je suis parfaitement lucide en tant qu’antinucléaire : il est justifié de manifester contre le nucléaire (et je le fais aussi souvent que possible), mais cela a un impact à peu près nul sur le cours des évènements.

    Le nucléaire aurait dû être rejeté parce qu’il est trop dangereux et qu’il produit des déchets radioactifs (et parce que, pour la France, il fonctionne sur le pillage et la contamination du Niger). Mais non. Le nucléaire s’effondre principalement pour des raisons industrielles et économiques.

    Et la France est enfoncée jusqu’au cou dans sa m... atomique. D’ici 10/15 ans, autant dire demain matin s’agissant d’énergie, on arrivera au bout de l’impasse dans laquelle on est engagés à fond. Au bout, le mur... Merci les pronucléaires (de Boiteux à...)

    SL

    3.12 à 13h38 - Répondre - Alerter
  • Le scénario Négawatt 2011(http://www.negawatt.org/scenario-ne...) est un document rédigé par des experts tout comme ceux qui font partie de The Shift Project.
    A la différence que Négawatt inclus dans son scénario à 50 ans de se passer du nucléaire en chemin.
    Il semblerait donc que leur "réalisme" à eux n’inclus pas le nucléaire.
    Je serais très curieux de votre avis sur cette question.

    3.12 à 11h10 - Répondre - Alerter
  • Les commencements sont des moments délicats. La transition énergétique pourrait devenir une réalité, ou s’évaporer très en chimère hypocrite, inopérante ou encore contradictoire.
    Prétendre faire développer très fortement les EnR tout en glissant très complaisamment sur la question de la gestion de l’intermittence est, je crois, une faute politique très lourde pour l’écologie politique.

    A nouveau j’insiste : un épisode comme l’abandon de l’écotaxe devrait servir d’avertissement aux tenants de l’écologie politique dans notre pays. On peut avoir un machin voté à l’unanimité par le Parlement et finalement rejeté par "les gens", à qui on a pas dit la vérité pleine et entière du problème. Démocratie sans raison n’est que ruines...

    La loi sur la transition énergétique est un compromis à l’instant ’t’ entre des gens qui ne sont d’accord sur rien. Prétendre dessiner ainsi des choix industriels à long terme a bien peu de change de donner des résultats écologiquement cohérents, économiquement viables et, par-là, politiquement ’vendables’ (auprès de la grande majorité de nos concitoyens qui, rappelons-le, s’en moquent du moment qu’ils n’ont pas froid aux genoux.)

    Donc il faut débattre, raisonnablement. (J’espère qu’invoquer Descartes en son pays, ça n’est pas encore has been, hashtag #jenepédalepas-encore-pourfairetournermonserveurinternet) ? Ainsi, Jancovici et moi-même sommes allés défendre auprès des parlementaires un amendement proposant de réduire la part du nucléaire "à condition que cela n’entraîne pas un accroissement des émissions de CO2". Les sénateurs, majoritairement pro-nucléaires, se sont "précipités" sur l’idée (mais ont par ailleurs totalement vidé de son sens l’engagement de Hollande).
    Mais l’amendement a été très vite rejeté à l’Assemblée, avec précisément l’argument qu’on ne doit pas faire d’ordre de priorité entre le nucléaire et le climat.
    Ce qui est un argument des plus spécieux : s’il n’y a pas d’ordre de priorité, alors on DOIT faire les deux en même temps.
    Ainsi, on est prêt à fermer des centrales nucléaires sans que ça fasse baisser les émissions, ce qui est précisément ce qu’il se passe en Allemagne.
    Regardez les projets à long terme de l’Allemagne dans le papier de Sylvestre Huet mentionné ci-dessus : contrairement à l’ADEME, et avec hélas beaucoup plus de réalisme semble-t-il, les experts allemands prévoient beaucoup mais alors beaucoup de centrales au gaz en back-up, pour prendre le relai de l’éolien et du solaire.

    Stéphane Lhomme a écrit
    > "ce pauvre nucléaire dont la part est (et va rester) aussi infime"

    Bien que mon titre original ait été modifié (c’était "La sortie du nucléaire peut-elle être, en France, une priorité de la transition énergétique"), il est clair que le périmètre du problème soulevé ici est la France, où la part du nucléaire n’est pas tellement "infime" et où, donc, la question politique de l’ordre de priorité entre sortie du fossile et sortie du nucléaire se pose, dans la mesure où (1) le budget de l’Etat est tout aussi contraint que celui de ses contribuables et (2) la description d’une gestion à la fois écologiquement saine et économiquement viable de l’intermittence d’énergies solaires et de éolienne développées massivement reste à faire (même après le rapport de l’Ademe et les rapports Negawatt, vraiment j’insiste, ça vaut le coup si on s’intéresse à la question de lire l’article remarquable de Sylvestre Huet).

    (Je précise que cette question d’un ordre nécessaire de priorité continue à se poser en dépit du fait qu’aussi bien le président Hollande que les services techniques du ministère de l’énergie à La Défense y ont déjà répondu, disons, subtilement...)

    > Janco pas écolo
    Il a été l’auteur principal du bilan carbone publié par l’Ademe dès l’an 2000, et à plus fait il me semble que quiconque en France pour aider à mesurer - oui, mesurer - l’ampleur colossale de la tâche. (Btw il ne prend jamais l’avion et ne circule pratiquement qu’en RER et en métro, lesquels il est vrai, avec des éoliennes, etc.)

    > Sylvestre Huet pro nucléaire
    M. Huet est un grand journaliste scientifique, un observateur maintes fois salué pour son objectivité, et qui se garde de faire état de ses opinions.

    3.12 à 09h47 - Répondre - Alerter
  • Le nucléaire comme énergie de substitution est une idée fantaisiste, Il faudrait couvrir la France de centrales nucléaires ... et de déchets mortels pour des millénaires ...
    Une idée de fous furieux ou de ...
    Note à ces-gens-qui-nous-veulent-du-bien : on cherche encore des volontaires pour Tchernobyl et Fukushima.

    Alors que le soleil brille pour tous, tous les jours.
    Alors que nous savons faire des petits moulins sur la rivière et isoler nos locaux avec des matériaux naturels.
    Alors qu’on sait qu’il suffit de réinventer une économie POUR les gens et non pour le profit.
    Une économie discutée, choisie, contrôlée par les gens et non par le profit qui rend fou (*) et idiot.

    (*) la folie c’est la destruction de la planète en toute connaissance de cause depuis 60 ans (Rapport du club de Rome par exemple).

    3.12 à 09h04 - Répondre - Alerter
  • On a connu Mathieu Auzanneau autrement plus lucide :

    - "Jancovici, figure de l’écologie en France" : figure "de l’écologie", Jancovici ???? Ha ha ha ha, quelle blague ! Pourquoi pas Lauvergeon tant qu’on y est !

    - "Sylvestre Huet, journaliste que l’on ne peut accuser d’être pronucléaire" : re Ha ha ha ha !!!! Il n’y a pas plus pronucléaire que M Sylvestre, lui-même le reconnaîtra sans peine !

    Pour le reste, les questions sont très mal posées et, de fait, les réponses sont à côté de la plaque. Puisqu’il s’agit d’être réaliste, il faut regarder la réalité telle qu’elle est. La consommation mondiale d’énergie se répartit ainis :

    - pétrole+gaz+charbon : 84%
    - renouvelables : 14% (en hausse continue)
    - nucléaire 2% (en chute libre)

    Mêm en ne regardant que l’électricité (qui ne représente que 18% de la consommation mondiale d’énergie, cf AIE), on voit que la part du nucléaire s’est effondrée, de 17,1% en 2001 à 10% à ce jour.

    Conclusion : le "trio carboné" se taille la part du lion, et ça risque hélas de durer encore longtemps, mais s’il existe un espoir de la réduire, c’est bien avec les renouvelables et non avec ce pauvre nucléaire dont la part est (et va rester) aussi infime que son danger est immense.

    Pour des explications détaillées :
    http://www.observatoire-du-nucleair...

    Stéphane Lhomme
    Observatoire du nucléaire

    2.12 à 19h47 - Répondre - Alerter
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