« Ici, pas moyen d’avoir un syndicat, de se plaindre ou de changer ce système. Juste le droit de baisser les yeux, de travailler et d’obtenir, peut-être, un jour, des papiers pour enfin avoir des droits justes. » Jean-Michel Clajot, le photographe de l’agence Cosmos auteur de ce reportage sur les esclaves birmans employés dans l’industrie de la pêche en Thaïlande, dans la province de Samut Sakhon, n’y va pas par quatre chemins. « Le travail s’effectue le dos courbé, dans une chaleur écrasante et des odeurs très fortes. » Sur les bateaux ou à terre, ils étaient 650 000 à travailler ainsi en 2012. Des Thaïlandais, mais aussi des Laotiens, des Cambodgiens et des Birmans donc, sans doute les plus exploités du lot. Et ce secteur ne cesse de « recruter ». La Thaïlande est en effet le troisième pays exportateur de produits de la mer au monde (derrière la Chine et la Norvège) et consomme en grandes quantités ces employés à bas prix (5 euros la journée). La faute à la demande internationale gourmande de fruits de mer – les crevettes notamment – sans un œil sur les conditions de la production ou l’état des ressources. Pour autant, Jean-Michel Clajot, rompu aux sujets sur les migrants et les invisibles, ne veut pas perdre espoir. « Ce travail sur la Thaïlande m’a fait penser à mes voyages en Afrique. J’y ai croisé une communauté forte d’une entraide et d’une pensée positive pour des lendemains meilleurs. » —
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