J’ai beau prendre ma camomille tous les soirs, la colère est toujours intacte, aussi froide qu’un mur de glace. Pourquoi ? Parce que près de 450 réacteurs nucléaires fonctionnent aujourd’hui à la surface de la Terre, soit 450 « Tchernoshima » en puissance. Et à part attendre que ça pète, nous n’avons guère de choix. Les forces en puissance sont telles que les populations sont prises en otage. Deux fois. La première, lorsque le choix du nucléaire est fait, la seconde, lorsque l’accident survient. Car il survient toujours, c’est mathématique. Outre sa faible efficacité, son coût, ses risques, le nucléaire est antidémocratique. Il n’a pas besoin du totalitarisme pour proliférer, il est totalitaire. Car il ne se discute pas, il s’impose chez les élites, les technocrates, les industriels… Bref, chez tous ceux qui tiennent le monde. Les populations ? On ne les consulte pas. En revanche, on les abrutit pour qu’elles consomment de l’électron sans compter. Du sèche-cheveux au presse-agrume, en passant par la brosse à dents électrique. Après l’accident, on leur impose encore et toujours la plaie nucléaire. Pour cela, on utilise le déni d’abord, le mépris ensuite, à travers le chantage aux indemnisations, la minimisation, enfin, de la pollution radioactive. Sortir du nucléaire va dans le sens de l’histoire, y rester, c’est régresser. —
Si vous détestez Bridget Kyoto (ou si vous l’aimez), dites-le-lui au bas de cet article.
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