350.org c’est, en vrac, des moines bouddhistes qui forment le nombre 350 pour les besoins d’une photo, des églises qui font sonner leurs cloches 350 fois, des Américains qui font cuire des biscuits à 350 degrés Fahrenheit (177°C) ou encore des étudiants qui étendent 350 paires de chaussettes et sous-vêtements dans leur fac…
De quoi s’agit-il exactement ? 350 est en réalité l’abréviation de 350 ppm ou "parties par million", qui correspond en langage scientifique à la quantité de dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère, le seuil limite toléré par la planète selon l’organisation 350.org. En 2009, l’atmosphère terrestre contenait ainsi 387ppm, contre 275ppm avant la Révolution industrielle.
C’est James Hansen, climatologue américain de la NASA et l’un des premiers à avoir formulé la thèse de l’origine humaine du réchauffement climatique, qui a popularisé ce nombre. Si 275 correspond à une concentration « utile » de Co2 pour pouvoir habiter une planète pas trop froide, ce n’est pas le cas des 387 actuels, selon lui. Et encore moins des 450 défendus par l’UE et les experts du Giec. 350 ppm serait le seul moyen de « maintenir une planète semblable à celle où des civilisations se développent », estime-t-il. Une thèse à laquelle l’ancien vice-président américain et Prix Nobel de la Paix Al Gore a adhéré, de même que Bill Mc Kibben.
Gros buzz en perspective
Cofondateur de 350.org, Bill Mc Kibben se définit sur son site comme un « skieur de fond irréductible ». Il est aussi l’auteur de The End of Nature, l’un des premiers livres grand public parus aux États-Unis sur le thème du réchauffement climatique. Entouré par une petite équipe de chercheurs et de militants environnementalistes issus des quatre coins de la planète, il lance en 2007 la campagne "Step it up". Il s’agit à l’époque de convaincre le candidat Obama d’adopter un objectif de réduction de 80% des émissions de GES d’ici 2050. Transformé en 350.org, le mouvement vise maintenant à créer le plus gros buzz possible autour du nombre "350" afin de promouvoir le seuil de 350 ppm, quelques semaines avant les négos de Copenhague. « Le seul fait de faire connaître le chiffre « 350 » à travers le monde exercera une certaine pression réelle sur des négociateurs. On doit comprendre que le succès ou l’échec de ces négociations à propos du climat seront déterminés selon ces 350ppm », lit-on sur le site internet 350.org. La campagne se traduira par une série de manifestations, pendant une journée, sur l’ensemble de la planète. Seules conditions : choisir une action, s’enregistrer sur le site de l’organisation et envoyer une photo ou une vidéo de l’action une fois réalisée. Coup d’envoi prévu le 24 octobre.A lire aussi dans Terra eco :
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