François Hollande a donc tranché. C’est un référendum local, dont les contours sont а préciser, qui scellera le sort du (peut-être) futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire Atlantique). Nous avons maintes fois conté dans ces colonnes les péripéties de cette structure aéroportuaire imaginée il y a plus d’un demi-siècle. Nous avions même démontré, dans un dossier de notre magazine publié en mai 2013, l’inopportunité d’un tel projet, rendu obsolète par un trop grand nombre d’arguments.
Mais la motivation du président de la République est sans doute plus triviale. Le chef de l’Etat devait rassembler et élargir ses troupes en vue de 2017. Pour attirer dans ses filets l’écologiste Emmanuelle Cosse, chef des files clairsemées d’Europe Ecologie - Les Verts (EELV), François Hollande s’est donc fendu du plus bel appât : la tête de Notre-Dame-des-Landes, ce projet d’un autre temps. D’un autre siècle.
L’obole était trop chiche pour l’averti Nicolas Hulot, qui poursuit d’autres chimères, mais elle a conquis – contre l’avis de son parti (!) – Emmanuelle Cosse, la militante assagie, puis Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili, sécessionnistes d’EELV à l’affût depuis des mois.
Il faut donc se réjouir qu’une issue démocratique et citoyenne se dessine face а l’impasse. Et après tout, un écolo au gouvernement vaut bien un aéroport. Mais attention toutefois а ne pas crier victoire trop tôt. Les modalités précises du scrutin diront au final si Hollande joue cartes sur table, conscient du « blocage » dans le dossier, ou si, en habile fils spirituel de François Mitterrand, il entend récupérer dans cette manœuvre le beurre (salé) et l’argent du beurre.
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