A son tour, le Centre d’analyse stratégique a confié son analyse. Dans une note publiée le 26 juillet, il précise qu’un Français sur trois de plus de 15 ans ne part pas en vacances. Un chiffre préoccupant... pourtant au-dessus de la moyenne européenne. Selon le rapport 62% des Français sont partis en vacances en 2010 contre 56% des Européens en moyenne. |
55% des Français envisagent de larguer les amarres cet été. Pendant que 45% resteront chez eux. C’est le résultat d’un sondage Obea-InfraForces réalisé pour 20 Minutes et France Info. Une sédentarité nouvelle pour certains : 17% de ceux qui avaient pris le large l’an dernier opteront pour des vacances à la maison cet été.
Raison invoquée ? La crise et son cortège de sacrifices. Pour 45% c’est le manque de budget et pour 40% la nécessité de faire des économies qui motivent le non-départ. Et même pour les heureux vacanciers, pas question d’ouvrir grand son porte-monnaie : l’économie sera le maître mot des vacances. A en croire le sondage, 33% des Français passeront en effet les congés en famille, 14% dans un camping et 9% chez des amis.
Mais la diète économique n’est pas juste estivale et ne date pas d’hier. Déjà 47% de la population n’était pas partie en vacances en 2010 selon l’Observatoire des inégalités qui s’appuie sur des chiffres du Centre de recherches pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Et pour un peu plus de la moitié d’entre eux, la cause était avant tout pécuniaire.
En fait, les départs en vacances ont subi un fâcheux effet yoyo. En augmentation légère – mais constante – depuis les années 90 et jusqu’au tournant des années 2000, le taux de départ (1) maigrit, depuis, à vue d’œil. En 2004, ils étaient encore 64,5% à être partis en vacances au moins une fois dans l’année. Loin devant les riquiquis 53% de 2010.
Source : enquêtes permanentes sur les conditions de vie (1999, 2004) et enquêtes quadrimestrielles (1975-1994), Insee
Pis, l’écart se creusent entre riches et pauvres. Pas de gros changement par exemple pour les plus vernis. Si 85% des catégories les plus aisés partaient en vacances en 1998, ils étaient encore 81% à s’éloigner de leur domicile en 2009. Du côté des plus pauvres, la pente fut plus rude. Si 46% partaient en 1998 (et même 50% en 1999), ils n’étaient plus que 32% en 2009.
C’est bien la catégorie socio-professionnnelle qui fait la différence. 71% des cadres partaient en vacances en 2010 contre seulement 41% des ouvriers.
L’image est grosso modo la même si l’on considère les revenus. 78% des foyers gagnant plus de 3100 euros mensuels sont partis en 2010 contre seulement 35% des foyers amassant péniblement moins de 1500 euros.
Les écarts, on les trouve aussi du côté du nombre de départs. Les cadres supérieurs sont souvent récidivistes. En 2009, ils étaient 43% à partir plusieurs fois dans l’année contre seulement 10% des ouvriers.
(1) Le Crédoc comptabilise un départ en vacances lors d’un éloignement pour au moins quatre nuits consécutives pour des raisons non-professionnelles.
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