Ce mardi, la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a proposé de rendre gratuites les autoroutes le week-end. Elle entend ainsi s’attaquer aux profits de Cofiroute, Eiffage et consorts. Sauf que – quelques jours après son grand renoncement sur l’écotaxe – la ministre roule encore loin de la mobilité durable. Terra eco lui propose quelques itinéraires bis, déjà testés en France ou ailleurs.
L’autoroute à l’œil. Oui, mais seulement pour les covoitureurs.
Dans le Minnesota, autour de Minneapolis, plus vous êtes nombreux dans votre voiture moins les autoroutes urbaines vous coûtent cher. Ces lignes, appelées « HOTlane » (High Occupancy and Toll, Occupation importante et péage), fonctionnent grâce à un système de tarification complexe et modulable. En clair, certaines voies sont ouvertes uniquement aux voitures qui transportent plusieurs passagers. Les automobilistes solitaires sont eux contraints de rouler sur un espace restreint ou de payer, via un boîtier connecté, pour emprunter les autres voies. Le montant à régler varie en fonction du trafic. Et attention aux fraudeurs qui risquent de lourdes amendes.
Les bus gratis
Quel est le point commun entre Tallinn (Estonie), Hasselt (Belgique) et Aubagne (Bouches-du-Rhône) ? Les bus gratuits ! Depuis le 15 mai 2009, les 100 000 habitants de l’agglomération du pays d’Aubagne et de l’Etoile, n’ont plus à débourser un centime pour grimper dans un bus. De quoi faire exploser la fréquentation des bus (de plus de 170%) et réduire le trafic routier (de plus de 10%), le tout financé en augmentant le « versement transport », une taxe appliquée sur la masse salariale des entreprises de plus de 9 salariés. Dans un reportage publié en 2012, Rue89 précisait tout de même certains effets pervers : des piétons renoncent à la marche pour attendre le prochain bus (gratuit). De nombreuses villes, comme Amsterdam (Pays-Bas), Strasbourg ou Beauvais (Oise), mettent aussi en place des transports gratuits pour les automobilistes qui veulent bien laisser leur titine aux portes de la ville.
Des biclous pour pas un clou
A Arcachon (Gironde), la municipalité a offert en 2013 une bicyclette à tous les habitants qui en ont fait la demande. « Arcachon est une ville à taille humaine, adaptée au vélo. Mais pour que les habitants se déplacent à vélo, il faut d’abord qu’ils en aient un », nous expliquait le maire Yves Foulon (UMP) au lancement de l’opération. Ces près de 3000 montures offertes n’ont-elles pas plombé les finances de la cité balnéaire ? Non, rétorquait alors l’édile, assurant que l’opération coûte bien moins cher qu’un système de vélo en libre service. D’autres villes proposent des services similaires, notamment Lorient (Morbihan) et ses biclous prêtés aux étudiants contre un simple chèque de caution ou Créon (Gironde) et ses vélos à disposition des jeunes écoliers.
Des péages gratuits... pour les trains
Depuis décembre dernier, il n’est plus possible de voyager en train de nuit entre Paris et Madrid. En décembre prochain, c’est la ligne Paris-Berlin qui va disparaître. Tous ceux qui aimaient parcourir l’Europe sac sur le dos et débarquer frais et dispos au petit matin dans une capitale européenne seront contraints de rester à quai ou de prendre le car ou l’avion. La faute, notamment, à la concurrence des low cost, aux coûts plus élevés de main-d’œuvre... mais pas seulement. Sur Twitter, le blogueur spécialiste des transports Tristram Gräbener suggérait ce mardi matin une mesure pour réouvrir ces lignes. Il nous explique : « L’une des explications avancées, c’est le coût élevé des péages demandés par RFF (Réseau Ferré de France, le propriétaire et gestionnaire du réseau ferroviaire français, ndlr) pour faire passer ces trains. En rendant ces péages gratuits pour les trains de 23h à 7h du matin on pourrait peut-être parvenir au retour des trains de nuit. »
Et pour vous ? Quelles sont les solutions gratuites qui manquent à la France ? Dites-le-nous dans les commentaires ci-dessous.
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