Ils se croisent encore, mais sans se reconnaître. Plongés dans une eau de mer plus concentrée en CO2, les poissons tropicaux sont esseulés. Dans un milieu classique, un poisson est capable de reconnaître les individus avec qui il a grandi trois semaines après sa naissance. Toute sa vie, il ne les quittera plus. Mais quand le milieu s’acidifie, il perd cette faculté, reste seul ou part nager avec de parfaits inconnus.
Tel est l’angoissant résultat d’une étude menée par l’université australienne de Queensland. Cette équipe de chercheurs s’est intéressée à l’impact des émissions de CO2 liées à l’activité humaine sur les vertébrés marins. Pour ce faire, ils ont élevé des poissons demoiselles dans un milieu présentant les taux de CO2 prévus par le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) à l’horizon 2100. Principal constat, dans le bassin d’étude, chacun snobe son semblable. L’équipe soupçonne l’acidification des océans de bloquer l’action des neuro-récepteurs des poissons et donc de nuire à leurs sens vitaux, notamment l’odorat. Une aubaine pour les prédateurs.
A lire (en anglais) sur Mother Jones
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions