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Pourquoi vous ne devez pas offrir de roses à votre mère ce dimanche

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Pourquoi vous ne devez pas offrir de roses à votre mère ce dimanche
(Crédit photo : Rémy Diligent - Wikimedia Creative commons)
 
L'affichage d'origine des fleurs n'est pas obligatoire, et la France en importe beaucoup. Dans le Var, on se mobilise pour que les bouquets soient cueillis en France, un bon argument de vente.
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Les fleuristes sont dans les starting blocks, les marchands de tirelire aussi : ce dimanche, c’est la fête des mères. Et un bouquet de fleurs, c’est quand même plus sympa qu’un collier de pâtes.

La fête des mères, c’est l’occasion pour les fleuristes de réaliser, en l’espace d’un week-end, près de 7% de leur chiffre d’affaire annuel. Et à moins d’aller cueillir un bouquet de fleurs sauvages ou du jardin, il est difficile pour le consommateur de savoir d’où viennent les fleurs qui composent les bouquets. « Le plus sûr, c’est de demander au fleuriste, à qui le grossiste a normalement dû indiquer la provenance des fleurs », explique Laurent Devaux, secrétaire de l’Uniphor, syndicat horticole et paysagiste.

La moitié des fleurs importées

Mais si vous espérez acheter des fleurs françaises, vous risquez d’être déçu. La moitié des fleurs fraîches coupées vendues en France sont importées. L’an dernier, on en a fait venir l’équivalent de 300 millions d’euros d’autres pays de l’Union européenne (le gros lot a été raflé par les Pays-Bas, chez qui on réalise 64% des importations, parce que ce pays est la plaque tournante du commerce mondial des fleurs), mais aussi du Kenya, d’Équateur, de Colombie et d’Israël.

FranceAgriMer constate, dans son rapport annuel 2012, que « les produits français couvrent à peine 50% de la demande nationale. Le poste des fleurs coupées représente à lui seul plus de 30% des importations » des produits horticoles.

Une concurrence jugée déloyale

Cette concurrence étrangère est qualifiée de « déloyale » par Gilles Rus, directeur de développement du marché aux fleurs de Hyères, dans le Var. « La fleur est aujourd’hui l’un des rares produits où ce qui est importé en Europe rentre sans avoir à acquitter de droit de douane », précise-t-il. De plus, s’il approuve les nombreuses contraintes pesant sur les horticulteurs français sur l’utilisation des produits phytosanitaires – « ce qui est bien mieux pour leur santé » –, il déplore que les autorités européennes ferment les yeux sur les conditions de culture à l’étranger, notamment celle des roses au Kenya. « L’eau des grands lacs s’épuise. Ça, doublé à l’utilisation des matières actives phytosanitaires qui ne connaît en aucun point les mêmes contraintes que celles de nos horticulteurs, c’est une catastrophe pour les populations locales, payées de l’ordre de 45 euros par mois. »

Uniphor, aux côtés notamment de la Fédération des fleuristes de France, fait pression sur les autorités pour qu’elles imposent un étiquetage d’origine à l’échelon français. « On réclame que soit mentionné le pays d’origine, mais aussi la date de coupe, précise Laurent Devaux. Car entre un produit qui vient de loin et un produit cultivé en France, vous avez 4 jours de décalage. Acheter français, c’est la garantie que les fleurs durent plus longtemps. » Même si c’est entre 5% et 8% plus cher à l’achat, précise Gilles Rus.

Une marque « made in Var »

Dans le Var, première région productrice de fleurs coupées en France, on a pris les devants en développant la marque Hortisud, garantissant que les fleurs proviennent du département. En plus de l’origine française, c’est aussi la longue tenue de ces fleurs qui poussent jusqu’ici les grossistes et les fleuristes à l’achat.

Dans un contexte où le local est en vogue dans les assiettes, il pourrait le devenir dans les vases. Depuis le début du printemps, Hortisud a développé avec un réseau de 200 fleuristes partenaires un affichage d’origine des fleurs en magasin. « Les premiers retours sont très bons : quand la provenance varoise est mentionnée en magasin, les consommateurs se tournent vers ces produits », se félicite Gilles Rus.

Si vous voulez multiplier les chances d’acheter à votre mère des fleurs made in France, misez en ce moment sur les renoncules, les lys ou les pivoines. Si vous succombez à l’éclat des roses à grande tige – les roses fraîches représentent à elles seules 37 % de la valeur des importations de la catégorie fleurs fraîches – sachez qu’elles sont très probablement importées. Et bourrées de pesticides.

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  • les hortisias, lea chrysanthèmes, lesmarquerites, les rhododendrons

    14.10 à 13h28 - Répondre - Alerter
  • En Ethiopie, des populations paysannes ont été déportées afin que des entreprises indiennes y cultivent les fleurs pour arroser le marché des prétentions capitalistes...

    28.05 à 11h16 - Répondre - Alerter
  • Je pense que ce n’est pas nouveau cette technique, essayer de justifier notre incompétence française derrière des prétendues injustices, stop les calimeros !
    Certes au Kenya les normes sont plus souples mais quand est-il du Pays-Bas ? c’est un pays aussi stricte sur ces points là et s’il est le premier producteur de fleurs c’est qu’il est compétitif et donc moins cher que la France ! Alors après il est vrai qu’écologiquement parlant il est préférable de les acheter "localement", provenant de France en fait. Mais logiquement celles-ci devraient être moins chères étant donné que les frais de transport sont moindres..
    Malheureusement non.

    24.05 à 20h12 - Répondre - Alerter
    • Pas tout à fait, car des roses importées des Pays-Bas n’ont pas forcément poussé aux Pays-Bas : comme le mentionne l’article, les Pays-Bas sont eux-mêmes un grand importateur de fleurs... y compris du Kenya. Alors vive les tulipes hollandaises au printemps, à bas les roses hors saison qui passent d’un continent à l’autre grâce à des sociétés de trading...

      31.05 à 11h52 - Répondre - Alerter
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