Désormais, les tondeuses se déplacent en troupeaux. Lâchés sur les friches industrielles, les espaces verts ou les pelouses, les moutons désherbent joyeusement. Une invasion qui démarre en 2009, lorsque Naturama recueille quatre moutons Soay du Parc de la Tête d’Or, à Lyon (Rhône). « Rustique, ce mouton très résistant et menacé d’extinction ne demande pas beaucoup l’attention, explique Christophe Darpheuil, responsable de l’association d’éducation écologique. Il est parfait pour désherber des pelouses durant plusieurs semaines. »
De la blague au business
Depuis, les bêtes à laine sont louées aux collectivités et aux particuliers. Adieu bruits, désherbants et déchets verts. Le petit ruminant n’abîme pas les terrains et les laisse fertilisés. « Fleurs, insectes… En un an, certaines prairies ont changé de physionomie après trois tontes, raconte Christophe Darpheuil. Cela plaît au public. » Et la tondeuse écologique et économique fait des émules. Sylvain Girard a ainsi créé Ecomouton, il y a un an et demi. Au départ, il s’agissait de chouchouter ses propres pelouses. Puis, ce patron d’une entreprise de logistique spécialisée dans le commerce en ligne en a parlé à ses clients, sur le ton de la plaisanterie.« Je ne voulais pas être pris pour un original », précise-t-il. Mais l’idée fait mouche. Le transporteur Norbert Dentressangle est le premier à lui faire confiance, en février 2012. Environ 50 moutons d’Ouessant entretiennent le site du Coudray-Montceaux, dans l’Essonne. Et depuis, tout s’est accéléré pour le logisticien. « Nos moutons seront présents sur une quarantaine de sites d’ici à la fin de l’année, et ce, partout en France. » Depuis le début de l’année, Ecomouton a embauché un premier berger, et une bergère était attendue d’ici à la fin du mois d’avril. « L’engouement des entreprises est tel que je pense en engager trois autres cette année », explique Sylvain Girard.
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