Dans le match qui oppose l’association Bloom, qui milite contre le chalutage en eaux profondes, à la toute récente association de pêcheurs de grands fonds Blue Fish (née en avril 2013, et qui ne possède pas de site Internet), Bloom vient de marquer un nouveau point.
Le dernier round s’est tenu à l’occasion d’une table ronde sur les conséquences de la pêche en eaux profondes organisée mardi 26 novembre à l’Assemblée nationale, à quinze jours d’un vote crucial sur cette pratique (le 10 décembre prochain) au Parlement européen. Là, le directeur général de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) a reconnu que le document de son institut sur lequel Blue Fish fonde ses arguments n’est pas « assez précis ». Ces quelques pages, qui ne constituent pas « un papier de position » de l’Ifremer, contiennent des « raccourcis ». Et il y a « un travail à faire pour avancer dans l’expression scientifique », estime Patrick Vincent, le directeur général.
Il choisit un exemple, qui nous plonge au cœur du débat autour de la durabilité de ce type de pêche : le document indique que « trois espèces sont au rendement maximal durable ». En réalité, ce rendement maximal durable est atteint « pour certains stocks » seulement, explique le directeur général. « Pour les autres stocks, nous avons un défaut de connaissance qui ne permet pas de porter de conclusion. On est dans un entre-deux. »
Voir la vidéo de l’intervention de Patrick Vincent :
Pour Bloom, le message est très clair : c’est « un coup dur pour les lobbies de la pêche industrielle en eaux profondes et leurs alliés politiques : l’Ifremer leur retire la très maigre caution scientifique que ceux-ci brandissaient pour justifier des activités de pêche injustifiables du point de vue écologique, économique ou de l’emploi ».
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