La communauté internationale n’a pas payé, l’équateur va forer. Le parc Yasuni a beau abriter la biodiversité la plus riche de toute l’Amazonie, cela n’a pas suffit à le protéger de l’appétit des pétroliers. Ce jeudi, Rafael Correa, le président équatorien, a demandé au Congrès l’autorisation d’exploiter les réserves de pétrole du parc, estimées à 850 millions de barils de brut soit environ 7,2 milliards de dollars.
En 2007, le même président envisageait pourtant d’abandonner le projet... à condition de toucher des compensations. Cette initiative novatrice, baptisée ITT ( Ishpingo, Tambococha et Tiputini du nom du bloc de forêt tropicale concerné), consistait à faire payer à la communauté internationale, et en particulier aux pays industrialisés, la moitié du manque à gagner. En échange, une partie du patrimoine naturel de la planète serait préservé.
Le montant des dédommagements exigés s’élevait à 3,6 milliards d’euros. Une somme que la communauté internationale avait 12 ans pour payer, via un fonds administré par l’Onu. Marché conclut. Le hic c’est que trois ans après l’ouverture de ce fonds, seuls 13,3 millions de dollars ont été versés. C’est à peine 0,37 % de la somme attendue.
Face à cet échec, Rafael Correa a annoncé jeudi la liquidation du fond. Les donateurs, entreprises privées ou pays comme la Belgique, le Chili, la France, l’Italie, l’Espagne ou l’Indonésie, récupéreront leurs deniers.
Une information à lire sur les Échos (Reuters) ou le Monde (AFP)
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