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Wall Street : rencontre avec les manifestants |
Sur Liberty Plaza, les militants s’en prennent sans détour aux « riches ». Quelques jours plus tôt, une manifestation avait tourné court quand le NYPD (New York Police Department) avait parqué les protestataires sur le pont de Brooklyn et procédé à plusieurs centaines d’arrestations.
En pleine journée, le parc est surtout animé par des jeunes, des étudiants ou des personnes sans emploi. Une image qui a fait dire à plusieurs médias américains que le mouvement n’était pas sérieux, voire mené par des fainéants qui ne cherchaient pas de travail…
La semaine passée, Michael Bloomberg, le maire de New York, avait annoncé que le parc serait évacué vendredi 14 octobre au petit matin pour être nettoyé, sur demande de la société propriétaire du parc. Toute la nuit, des sympathisants ont apporté balais et produits ménagers aux manifestants, qui ont nettoyé la place toute la nuit. L’évacuation a finalement été reportée, sur demande du propriétaire du parc.
Liberty Plaza est située au cœur de Wall Street, le quartier qui domine le monde de la finance mondiale du haut de ses gratte-ciels.
Alors que l’évacuation du parc, prévue pour nettoyer les lieux, a été reportée, les militants ont repris l’argument sanitaire à leur compte : « Wall Street a besoin d’un bon nettoyage ».
Sur la place de la Liberté, le mélange des genres détonne : manifestants, employés se rendant à leur bureau dans Wall Street, badauds venus immortaliser le tout proche Ground Zero et policiers se croisent.
Pour militer sur Liberty Plaza, pancarte obligatoire. Mais un slogan ne suffit pas : on y expose souvent de longs griefs à l’encontre du monde de la finance. Toujours pacifiquement.
La Wikileaks Mobile Unit fait beaucoup parler dans les cortèges. Camion de collecte d’informations secrètes ? Vigile contre les agressions policières ? Le véhicule aurait en fait été customisé par un artiste-activiste, Clark Stoeckley. Sans lien avec l’association, affirme-t-il.
Prenant au pied de la lettre les mots du maire Michael Bloomberg, qui voulait évacuer le parc pour le nettoyer, les militants prennent à cœur de nettoyer les lieux, même entre les pieds des policiers.
Epuisés, c’est le cas de certains manifestants qui campent sur Liberty Plaza depuis plus de trois semaines, alors que les conditions météo sont loin d’être clémentes.
Du haut de ses 4 ans, Samantha affirme faire partie des 99%, ceux qui paient les pots cassés de l’irresponsabilité de la finance mondiale, tandis que 1% continuent à s’enrichir. « Je me fais expulser [de l’école] quand je triche », a-t-elle écrit avec sa maman.
« Maintenant nous sommes sans emploi. » Depuis la crise de 2008, le taux de chômage n’est pas redescendu sous la barre des 9%.
Les manifestants sont désormais rejoints par d’autres protestataires, comme les vétérans ou certains syndicats de travailleurs. Hétéroclite, le mouvement n’en partage pas moins une seule cible : la finance mondiale.
Sur Liberty Plaza, la vie au long cours s’organise : une garderie d’enfants, un poste de secours mais aussi une « bibliothèque du peuple » se sont installés à ciel ouvert.
« Il y a trois chemins pour la populace pour échapper à sa condition misérable. Les deux premières sont de prendre la route du vendeur de vin ou de l’église. La troisième est de prendre celle de la révolution sociale. »
Pour la journée mondiale des indignés, les manifestants ont afflué des quatre coins de New York pour se rejoindre en fin de journée à Times Square, symbole de la société de consommation.
Une enfance en pleine nature jurassienne, des études de biologie et de géologie, l’envie de transmettre cette passion pour le monde vivant, et le monde tout court, et un goût sans limite pour les nouvelles contrées. Alice est journaliste scientifique.
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