C’est à croire que l’Efsa, l’autorité européenne de sécurité des aliments, ne voulait pas que ça se sache. C’est en toute discrétion que l’organisme a publié hier, dernier jour du mois de juillet, un communiqué pourtant « ultra-important », selon l’eurodéputée Corinne Lepage.
Il s’agit des nouveaux principes directeurs des études portant sur le risque de cancer et/ou la toxicité des aliments entiers une fois qu’ils ont été commercialisés. Rien de très palpitant à première vue. Et pourtant ce document porte la durée des futures études à deux ans, contre 90 jours auparavant (durée définie à la fin de l’année 2011). « En formulant ses principes directeurs, l’Efsa a tenu compte des points de vue d’experts des Etats membres de l’UE, qui ont été consultés via le réseau scientifique d’évaluation des risques des OGM », précise l’autorité dans son communiqué.
Le Criigen (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie Genétique) applaudit des deux mains. Son président du conseil scientifique, le Professeur Gilles-Eric Séralini, salue « ce réveil de conscience pour la santé publique que nous demandions depuis quinze ans ». Il est l’auteur d’une étude controversée sur la toxicité du maïs transgénique NK603 de Monsanto, génétiquement modifié pour être rendu tolérant à l’herbicide Roundup. Les rats qui en avaient consommé pendant deux ans avaient développé d’importantes tumeurs. Mais la validité de l’étude avait été rejetée par l’Efsa en septembre 2012, notamment parce que sa durée n’avait pas été jugée réglementaire.
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